Longtemps en marge des dynamiques commerciales, la rue Badaro est aujourd’hui une destination recherchée. Ce soudain renouveau est dû à l’appétit des restaurateurs et des propriétaires de bars qui voient en Badaro une nouvelle destination des noctambules à Beyrouth. La demande étant supérieure à l’offre, les loyers sont partis à la hausse en l’espace de quelques semaines.

Monnot, la rue Maarad et Gemmayzé, les victimes de la vague des restaurateurs, ne cessent de s’allonger. Aujourd’hui, tout le monde parle de Mar Mikhaël. Mais les places y deviennent rares et surtout les loyers y deviennent inabordables. Et rien ne garantit que le quartier sera encore à la mode dans quelques années. Quand Mar Mikhaël affiche des loyers de 500 à 800 dollars le m2 annuel au rez-de-chaussée, Badaro propose des tarifs deux à quatre fois moins chers. Pour certains, il fallait prendre le risque d’investir ailleurs qu’à Mar Mikhaël. Comme les pionniers de Gemmayzé en 2003 alors que Monnot était à la mode. Le succès réussit toujours aux plus audacieux. Ainsi, les professionnels ont découvert tout d’un coup le potentiel de Badaro : vaste secteur résidentiel en développement avec plusieurs chantiers en cours, proche de l’Université Saint-Joseph et quartier d’affaires avec de nombreux bureaux à quelques minutes du Palais de justice. Finalement, devant la cherté de Mar Mikhaël qui va bientôt atteindre son point de satuation, Badaro est devenu une excellente alternative. Si aujourd’hui, les loyers y varient de 250 à 400 dollars le m2 en fonction des emplacements, ils n’étaient que de 200 à 300 dollars le m2 il y a encore quelques mois. Naturellement, les propriétaires profitent de ce soudain engouement pour augmenter progressivement leur prix (20 à 30 % en l’espace de douze mois). Un miracle pour beaucoup qui n’avaient reçu aucune demande avant 2012-2013.
À ce jour, une quinzaine de restaurants, cafés et bars sont implantés à Badaro. Beaucoup appartiennent à des personnes qui ont déjà une solide expérience dans le métier. C’est un signe qui ne trompe pas !
S’il est encore trop tôt pour affirmer que le quartier sera le prochain Mar Mikhaël, au moins, la dynamique est là et la hausse des loyers n’est pas prête à se calmer.
