Le Liban a été rétrogradé vers la catégorie 3 du rapport américain sur le trafic des personnes de 2011, la plus basse du rapport, alors qu’il était classé sur la liste d’observation de la catégorie 2 pour les trois dernières années.
Cette catégorie comprend les pays qui ne respectent pas complètement les standards minimum de lutte contre le travail forcé et le trafic sexuel et ne déploient pas les efforts conséquents pour les atteindre.
Le rapport contient 4 catégories : la catégorie 1 comprend les pays qui sont en conformité avec les normes américaines en termes de trafic de personnes ; la catégorie 2 qui regroupe les pays qui ne sont pas en conformité avec les normes minimales, mais déploient les efforts significatifs pour le faire. La liste d’observation de la catégorie 2, qui regroupe les pays qui déploient les efforts significatifs, mais connaissant une augmentation importante ou un nombre élevé de victimes des formes sévères de trafic humain ; n’ayant pas fourni de preuves suffisantes de lutte contre le trafic ; ou ayant fourni un engagement pour lutter contre le trafic d’êtres humains pour l’année à venir.
Le rapport fait état de trafic d’êtres d’humains à des fins de travail forcé des femmes et des enfants et de trafic sexuel au Liban en tant que pays source, de transit et de destination. Les victimes de travail forcé sont originaires de pays comme le Sri Lanka, les Philippines, l’Ethiopie, le Bangladesh, le Népal et Madagascar.
Selon le rapport, bien qu’ayant voyagé initialement au Liban dans le but de faire des travaux domestiques, ces personnes se retrouvent le plus souvent dans des situations de travail forcé, avec des pratiques de retenue du passeport, le non paiement des salaires, des restrictions sur le déplacement, la violence verbale et physique.
Par ailleurs, le gouvernement libanais a octroyé des visas d’artistes pour 5 595 personnes originaires des pays de l’Est de l’Europe et ceux du Maghreb arabe pour un travail dans l’industrie des loisirs adultes. Le rapport fait état aussi de prostitution de filles originaires de Syrie, parfois déguisée en mariage prématuré et en mariage de « plaisir » (Moutaa), un mariage de court terme.
Le rapport note enfin quelques cas de prostitution forcée de Libanaises dans les autres pays arabes.
Le rapport reproche au gouvernement libanais de ne pas avoir fourni les efforts requis pour faire de la lutte contre le trafic humain une priorité nationale malgré les promesses et de ne pas avoir alloué les ressources nécessaires pour la protection des victimes.
Il reproche de même au gouvernement de ne pas avoir fourni des efforts dans la sensibilisation du public libanais autour de ce problème et n’a pas réussi à identifier les victimes étrangères du trafic d’êtres humains, notamment les victimes de servitude domestique et d’exploitation sexuelle commerciale.
Le gouvernement a, selon le rapport, échoué à condamner juridiquement les auteurs de ce type de trafic et n’a pas assorti d’éventuelles condamnations de sanctions contraignantes.
Le rapport note toutefois quelques avancées au niveau législatif, comme un projet de loi pour améliorer les conditions de travail des travailleurs domestiques et un autre projet de loi sur la lutte contre le trafic des personnes. Il a mis en place un bureau et une ligne téléphonique pour recevoir les plaintes des travailleurs domestiques. Enfin, des formations ont été fournies aux membres de la sécurité générale pour déceler les indicateurs de trafic d’êtres humains, enquêter sur les accusations d’abus et orienter les victimes vers l’aide adéquate.