Les réactions libanaises à l’annonce dimanche qu’Israël s’apprêtait à remettre à l’ONU le tracé de sa zone économique exclusive (ZEE) en Méditerranée sont unanimes et condamnent fermement tout empiétement que ce tracé pourrait avoir sur les eaux territoriales libanaises.
La présidence de la République a fait savoir dans un communiqué qu’elle mettait en garde l’Etat hébreu contre « toute décision unilatérale qu’il pourrait prendre dans la démarcation des frontières maritimes et qui constituerait une violation du droit international, comme l’État hébreu en a l’habitude ». Le ministre des Affaires étrangères, Adnan Mansour, a indiqué que le gouvernement était en passe d’établir une carte précise pour confirmer ses droits dans la zone économique exclusive en Méditerranée, sur une ligne de 17 kilomètres dans la zone dite 23. Il a estimé que les frontières qu’Israël allait proposer constituaient une « menace pour la sécurité régionale ».
Les deux pays s’accusent mutuellement d’empiéter sur les frontières maritimes de l’autre, et l’enjeu est de taille : découverts à 1.634 mètres de profondeur et à 130 km au large de la frontière libano-israélienne, ces fonds sous-marins abriteraient 3.454 milliards de mètres cubes de gaz et 1,7 milliard de barils de pétrole, selon une étude américaine du US Geological Survey.
Mais avant de pouvoir prétendre exploiter la plus grande réserve naturelle de gaz découverte en dix ans, le Liban aussi bien que son voisin israélien, doivent délimiter leur frontière maritime. Une procédure qui passe généralement par un accord bilatéral, impossible dans le cas d’Israël et du Liban. Les autorités libanaises ont demandé l’intervention de l’ONU, mais cette dernière n’a pas compétence pour intervenir pour ce genre de problème, comme l’a rappelé lundi le porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban sud, Andrea Teneti.
Adnan Mansour a fait savoir que ce dossier sera examiné jeudi au cours de la première réunion du nouveau gouvernement.