Le quartier de Mar Mikhaël connaît l’une des dynamiques résidentielles et commerciales les plus spectaculaires de Beyrouth. Longtemps snobé par les promoteurs et les investisseurs, c’est désormais une adresse recherchée. Naturellement, ce nouvel intérêt s’est répercuté sur la valeur du foncier. Selon The Quarterly, le bulletin de la société Ramco Real Estate Advisers, l’incidence foncière à Mar Mikhaël a été multipliée par cinq ou six depuis 2005.
L’avenue Charles Hélou constitue l’une des principales entrées et sorties de Beyrouth avec un flux continu d’automobiles. Du secteur EDL à l’ancienne gare ferroviaire, plusieurs parcelles sont vacantes et inutilisées. Certaines y font plusieurs milliers de mètres carrés et ne sont donc destinées qu’à de gros investissements. Avec le secteur de la Corniche du Fleuve, c’est l’une des plus importantes réserves foncières de la capitale. Située le long du port de Beyrouth, l’avenue Charles Hélou offre la possibilité de bénéficier de vues dégagées. Toutefois, le bruit ininterrompu de cette artère limite son potentiel à des projets commerciaux, c’est-à-dire des immeubles d’affaires avec des boutiques en façade et, le cas échéant, des projets hôteliers trois étoiles.
Dans la continuité de la rue Gouraud à Gemmayzé, la rue du Fleuve a gardé un certain charme avec ses escaliers, ses quelques immeubles anciens et ses bâtisses traditionnelles. Si certaines propriétés sont classées et donc difficiles à détruire, la pression immobilière est forte et menace cette belle carte postale. Toutefois, seulement deux projets y sont en cours de construction. Mais les promoteurs guettent la moindre opportunité. Le potentiel de la rue du Fleuve est essentiellement résidentiel avec dans certains cas des locaux commerciaux au rez-de-chaussée.
Autour de l’église Mar Mikhaël, la rue Pharaon et ses perpendiculaires sont devenues l’adresse préférée des bobos locaux. Sa morphologie urbaine faite de petits immeubles anciens lui donne un charme apprécié par une classe sociale en mal d’authenticité. Sa structure commerciale, avec ses petits restaurants, ses ateliers de design et ses boutiques de fringues, lui donne une spécificité désormais recherchée par les promoteurs qui y voient une nouvelle destination résidentielle.
En fonction des emplacements et du potentiel des parcelles, les incidences foncières à Mar Mikhaël varient de 1 200 à 1 700 dollars le m2. Les terrains les plus chers se trouvent le long de l’avenue Charles Hélou avec des prix de 1 500 à 1 700 dollars le m2. À l’opposé, les parcelles dans le secteur de la rue Pharaon sont exclusivement destinées à une vocation résidentielle. Étant donné que les prix des appartements y commencent entre 3 000 et 3 200 dollars le m2, l’incidence y est estimée selon The Quarterly de 1 200 à 1 300 dollars le m2. Le potentiel commercial comme l’illustre le projet Aya Tower permet à la rue du Fleuve d’être plus chère que la rue Pharaon et d’avoir une incidence de 1 300 à 1 500 dollars le m2. Des projets hôteliers y seraient également viables.