Le cabinet d’architecture Batimat compte actuellement une dizaine de projets résidentiels et d’affaires à Beyrouth avec des promoteurs de renom (Capstone, A&H Development, Imar, Zardman). Entretien avec Mohammad M. Arayssi, architecte et partenaire dans le groupe.
En quelle année a été créée Batimat ?
La société a été fondée en 1978 par l’architecte Assouman Tourbah. Dans les années 1980, il a commencé à travailler en Arabie saoudite. Depuis, nous avons signé plus de 200 projets principalement au Liban et dans le monde arabe (pays du Golfe et Égypte).
Comment travaillez-vous avec les promoteurs ?
Chaque projet est le fruit d’une collaboration spécifique. Quand le promoteur vient nous voir avec une parcelle à développer, il a naturellement ses opinions. Toutefois, nous avons notre mot à dire et un avis à donner. Au final, nous cherchons la meilleure formule pour satisfaire à la fois le promoteur et le futur propriétaire, que ce soit pour des appartements ou des bureaux.
De plus en plus de projets proposent de petites surfaces. Confirmez-vous cette tendance ?
C’est effectivement exact que les surfaces des appartements tendent à se réduire. Mais il faut savoir que les promoteurs avec qui nous travaillons ne nous imposent pas telles ou telles superficies. Ils s’adaptent aux budgets de la clientèle et au potentiel du quartier. Ensuite en fonction du prix de vente au mètre carré de l’appartement, nous pouvons définir la superficie de l’appartement.
Jusqu’où la réduction de la surface des appartements va-t-elle aller ?
À l’avenir, plus le prix des appartements à Beyrouth sera cher et plus les surfaces proposées seront réduites. Actuellement, il faut compter un minimum de 120 m2 pour un logement avec deux chambres à coucher. Il est difficile de faire moins. Notre obsession est d’optimiser les espaces à vivre. Les surfaces des appartements selon le code de construction au Liban incluent les espaces communs (couloir, ascenseur, escalier), les gaines, les bacs à fleurs et l’épaisseur des murs. Cela peut représenter de 30 à 35 % de la surface de l’appartement dans un immeuble au-delà de 50 mètres de hauteur.
Serait-il possible d’avoir comme en France une loi Carrez au Liban, c’est-à-dire qui ne prend en compte que la surface habitable de l’appartement ?
C’est un projet réalisable. Il faudrait trouver un juste milieu en réécrivant la loi de construction. Déjà de plus en plus d’acheteurs nous demandent les surfaces exactes de chaque pièce, cela prouve qu’ils comprennent parfaitement la différence entre la surface nette et la surface vendable.
Les gratte-ciel se multiplient à Beyrouth. Participez-vous à cette course aux étages ?
Depuis la nouvelle loi de construction avec les doubles murs et les modifications de la loi des gabarits il y a cinq à six ans, il est désormais possible d’avoir des tours au-delà de 30 étages. Batimat n’est pas obnubilé par les tours et nous ne cherchons pas à proposer des projets toujours plus hauts.
Les destructions d’anciens immeubles à Beyrouth se multiplient. En tant qu’architecte, avez-vous les moyens de sauvegarder le patrimoine de la ville ?
Nous avons deux projets à Bliss et à Sursock où nous avons, avec les promoteurs, sauvegardé des bâtiments anciens. Ils seront réhabilités pour devenir des résidences privées. Il y a une certaine fierté de pouvoir les sauver de la destruction.
Quel moyen préconisez-vous pour enrayer ce fléau ?
La solution est simple. Il faut proposer une législation qui permette aux propriétaires d’anciens immeubles traditionnels de vendre les surfaces vendables de leur parcelle à un promoteur d’une parcelle voisine ou dans le même secteur (soit avec le même zoning de construction).
Cette formule est possible. Tout le monde serait gagnant et le charme de certaines rues sera conservé.
Les architectes libanais s’exportent de plus en plus à l’étranger. Ont-ils une touche spécifique ?
Beyrouth compte plusieurs beaux projets signés par des architectes locaux. C’est gratifiant de participer avec eux au développement de la ville. Il y a des talents. Certains ont une griffe unique et une nouvelle génération monte.
Batimat travaille dans les pays du Golfe et a signé le design d’un nouveau centre commercial en Afrique.
La société a été fondée en 1978 par l’architecte Assouman Tourbah. Dans les années 1980, il a commencé à travailler en Arabie saoudite. Depuis, nous avons signé plus de 200 projets principalement au Liban et dans le monde arabe (pays du Golfe et Égypte).
Comment travaillez-vous avec les promoteurs ?
Chaque projet est le fruit d’une collaboration spécifique. Quand le promoteur vient nous voir avec une parcelle à développer, il a naturellement ses opinions. Toutefois, nous avons notre mot à dire et un avis à donner. Au final, nous cherchons la meilleure formule pour satisfaire à la fois le promoteur et le futur propriétaire, que ce soit pour des appartements ou des bureaux.
De plus en plus de projets proposent de petites surfaces. Confirmez-vous cette tendance ?
C’est effectivement exact que les surfaces des appartements tendent à se réduire. Mais il faut savoir que les promoteurs avec qui nous travaillons ne nous imposent pas telles ou telles superficies. Ils s’adaptent aux budgets de la clientèle et au potentiel du quartier. Ensuite en fonction du prix de vente au mètre carré de l’appartement, nous pouvons définir la superficie de l’appartement.
Jusqu’où la réduction de la surface des appartements va-t-elle aller ?
À l’avenir, plus le prix des appartements à Beyrouth sera cher et plus les surfaces proposées seront réduites. Actuellement, il faut compter un minimum de 120 m2 pour un logement avec deux chambres à coucher. Il est difficile de faire moins. Notre obsession est d’optimiser les espaces à vivre. Les surfaces des appartements selon le code de construction au Liban incluent les espaces communs (couloir, ascenseur, escalier), les gaines, les bacs à fleurs et l’épaisseur des murs. Cela peut représenter de 30 à 35 % de la surface de l’appartement dans un immeuble au-delà de 50 mètres de hauteur.
Serait-il possible d’avoir comme en France une loi Carrez au Liban, c’est-à-dire qui ne prend en compte que la surface habitable de l’appartement ?
C’est un projet réalisable. Il faudrait trouver un juste milieu en réécrivant la loi de construction. Déjà de plus en plus d’acheteurs nous demandent les surfaces exactes de chaque pièce, cela prouve qu’ils comprennent parfaitement la différence entre la surface nette et la surface vendable.
Les gratte-ciel se multiplient à Beyrouth. Participez-vous à cette course aux étages ?
Depuis la nouvelle loi de construction avec les doubles murs et les modifications de la loi des gabarits il y a cinq à six ans, il est désormais possible d’avoir des tours au-delà de 30 étages. Batimat n’est pas obnubilé par les tours et nous ne cherchons pas à proposer des projets toujours plus hauts.
Les destructions d’anciens immeubles à Beyrouth se multiplient. En tant qu’architecte, avez-vous les moyens de sauvegarder le patrimoine de la ville ?
Nous avons deux projets à Bliss et à Sursock où nous avons, avec les promoteurs, sauvegardé des bâtiments anciens. Ils seront réhabilités pour devenir des résidences privées. Il y a une certaine fierté de pouvoir les sauver de la destruction.
Quel moyen préconisez-vous pour enrayer ce fléau ?
La solution est simple. Il faut proposer une législation qui permette aux propriétaires d’anciens immeubles traditionnels de vendre les surfaces vendables de leur parcelle à un promoteur d’une parcelle voisine ou dans le même secteur (soit avec le même zoning de construction).
Cette formule est possible. Tout le monde serait gagnant et le charme de certaines rues sera conservé.
Les architectes libanais s’exportent de plus en plus à l’étranger. Ont-ils une touche spécifique ?
Beyrouth compte plusieurs beaux projets signés par des architectes locaux. C’est gratifiant de participer avec eux au développement de la ville. Il y a des talents. Certains ont une griffe unique et une nouvelle génération monte.
Batimat travaille dans les pays du Golfe et a signé le design d’un nouveau centre commercial en Afrique.