Pour chercher un emploi, 55% des étudiants libanais utilisent d’abord leur réseau de connaissances plutôt que les canaux classiques (recherche internet, petites annonces…), selon une étude du Lebanese Center for Policy Studies (LCPS). Selon une enquête de la Banque mondiale, cette part est de 85% si l’on considère l’ensemble des Libanais qui sont à la recherche d’un emploi. Menée auprès de 300 étudiants d’universités publiques, privées ou en formation en alternance, l’enquête du LCPS analyse les conséquences de cette pratique.
Il apparaît que plus les étudiants sont issus d’un milieu aisé plus leur propension à utiliser leur carnet d’adresses est forte. Mais la pratique la plus alarmante, selon le LCPS, est celle du recours au piston politique pour trouver un emploi : 73% des étudiants interrogés pensent que le réseau politique est indispensable pour s’insérer professionnellement et 20% d’entre eux ont recours à cette fameuse "wasta". Ces derniers sont issus de familles certes moins aisées que ceux évoqués plus haut, mais politiquement plus actives et dont le poids électoral est significatif. Dans cette configuration, la logique veut qu’en échange des voix rassemblées par la famille, le responsable politique local assure un emploi à sa progéniture.
Les étudiants ayant un fort sentiment d’appartenance communautaire et dont les familles ont des liens étroits avec leurs leaders religieux usent eux aussi du réseau politique, mais de façon indirecte. Les leaders religieux dont ces étudiants sont proches ont des connexions avec les politiques, et ces derniers peuvent les aider à trouver du travail.
Le recours généralisé au piston influe sur le fonctionnement du marché du travail. L’offre et la demande ne se rencontrent plus selon une logique d’adéquation des compétences de la force de travail aux besoins des entreprises, mais selon la logique d’influence politique de certaines familles et de certaines communautés. Cela explique donc en partie le problème de l’inadaptation de la force de travail aux besoins des entreprises au Liban.
De plus, le recours au réseau politique pour trouver un emploi encourage le clientélisme. Les politiciens ne sont plus élus pour leur programme politique mais pour leur capacité à trouver des emplois, ce qui biaise les élections.
Enfin, cette pratique a un impact sur la société libanaise en perpétuant les inégalités sociales et économiques. Les étudiants issus de familles aisées ou influentes s’insèrent facilement, tandis que les autres sont plus susceptibles d’émigrer. La propension à émigrer ne dépend donc pas de l’appartenance à une communauté, mais du degré d’intégration dans une communauté : plus les liens avec la communauté sont forts, plus l’étudiant s’appuiera sur ces liens pour trouver un emploi.
Il apparaît que plus les étudiants sont issus d’un milieu aisé plus leur propension à utiliser leur carnet d’adresses est forte. Mais la pratique la plus alarmante, selon le LCPS, est celle du recours au piston politique pour trouver un emploi : 73% des étudiants interrogés pensent que le réseau politique est indispensable pour s’insérer professionnellement et 20% d’entre eux ont recours à cette fameuse "wasta". Ces derniers sont issus de familles certes moins aisées que ceux évoqués plus haut, mais politiquement plus actives et dont le poids électoral est significatif. Dans cette configuration, la logique veut qu’en échange des voix rassemblées par la famille, le responsable politique local assure un emploi à sa progéniture.
Les étudiants ayant un fort sentiment d’appartenance communautaire et dont les familles ont des liens étroits avec leurs leaders religieux usent eux aussi du réseau politique, mais de façon indirecte. Les leaders religieux dont ces étudiants sont proches ont des connexions avec les politiques, et ces derniers peuvent les aider à trouver du travail.
Le recours généralisé au piston influe sur le fonctionnement du marché du travail. L’offre et la demande ne se rencontrent plus selon une logique d’adéquation des compétences de la force de travail aux besoins des entreprises, mais selon la logique d’influence politique de certaines familles et de certaines communautés. Cela explique donc en partie le problème de l’inadaptation de la force de travail aux besoins des entreprises au Liban.
De plus, le recours au réseau politique pour trouver un emploi encourage le clientélisme. Les politiciens ne sont plus élus pour leur programme politique mais pour leur capacité à trouver des emplois, ce qui biaise les élections.
Enfin, cette pratique a un impact sur la société libanaise en perpétuant les inégalités sociales et économiques. Les étudiants issus de familles aisées ou influentes s’insèrent facilement, tandis que les autres sont plus susceptibles d’émigrer. La propension à émigrer ne dépend donc pas de l’appartenance à une communauté, mais du degré d’intégration dans une communauté : plus les liens avec la communauté sont forts, plus l’étudiant s’appuiera sur ces liens pour trouver un emploi.