Ousmane Alameddine n’avait jamais pensé qu’il investirait à nouveau au Liban… « La reconfiguration géopolitique régionale en a pourtant décidé ainsi. Qui l’aurait cru : le Liban est en passe de devenir le dernier pays stable de la région », s’amuse l’ancien patron de différentes entreprises en Syrie. Aujourd’hui, l’homme d’affaires libanais s’apprête à ouvrir une usine de confection de gâteaux et de biscuits dans la zone industrielle de Zahlé. Montant de l’investissement : entre 5 et 6 millions de dollars. « Tout est encore à l’étude. Nous prévoyons cependant de construire une usine de 6 000 m2 qui devrait employer 100 à 150 ouvriers et produire des biscuits et des gâteaux d’entrée de gamme. » Ousmane Alameddine n’a aucun lien avec Zahlé ou même la Békaa. Originaire de Beyrouth, sa famille a fondé la marque de glace Cortina, dans les années 1940. « J’en suis toujours l’un des actionnaires. Mais le projet de Zahlé est indépendant. » Ousmane Alameddine a quitté Beyrouth au moment de la guerre de 1975. « J’ai fondé au Nigeria une usine de snacks et des chips, mais l’instabilité politique du pays m’a de nouveau chassé. Je me suis alors installé en Syrie. » Ousmane Alameddine s’implante à Deraa, d’où est partie quinze ans plus tard la contestation contre le pouvoir syrien. À l’époque, le businessman y fonde une boulangerie industrielle ainsi qu’une usine de confection de biscuits et de gâteaux. « Nous avions 400 ouvriers. Aujourd’hui, nous maintenons une activité minimale en prévision du jour où nous pourrons redémarrer. » À Zahlé, il devrait fabriquer des produits d’entrée de gamme à destination des marchés syriens, égyptiens et saoudiens, « les principaux marchés de la région. Le Liban restant secondaire dans notre nouveau business plan ». Choisir Zahlé a été une décision rationnelle. Ce qui l’a attiré ? En priorité, le prix des terrains qui reste encore accessible, selon lui, aux alentours de 200 dollars le m2. « Zahlé devra bien évidemment relayer la production défaillante de Deraa, mais aussi répondre à une opération de diversification de nos actifs. On y produira d’ailleurs de nouvelles gammes de biscuits et de gâteaux. »