Dalal Steel Industries (DSI) est le numéro un libanais de la fabrication et de l’installation de structures en acier. On lui doit l’aménagement des gradins du Festival de Byblos, la structure d’acier du dernier étage du centre commercial City Center ou de l’ossature métallique de Cascada Village (voir page 84). « La construction et l’installation de charpentes d’acier représentent 50 % de notre activité », explique Toufic Dalal, fondateur et PDG de DSI. L’autre moitié ? Depuis 1992, DSI fabrique des modules préfabriqués en acier galvanisé, qu’il s’agisse de hangars préfabriqués, d’abris ou de vestiaires de chantier, des bureaux d’appoint, voire des maisons individuelles. Depuis peu, DSI propose en outre la fabrication et l’installation d’entrepôts frigorifiés. L’usine de Taanayel peut produire jusqu’à 60 unités préfabriquées par jour. Les charpentes en acier étant réalisées à la demande. « Nous avons, par exemple, aménagé des baraquements de la Finul ou certaines des écoles de l’Unrwa. » À la vente, il faut compter environ 300 dollars le m2 pour un module entièrement équipé comme celui de la Finul. Pour une maison individuelle, le tarif est de l’ordre de 350 à 500 dollars le m2.
Le groupe connaît aussi une expansion à l’étranger. « Nous avons été le fournisseur attitré de l’armée américaine », poursuit Toufic Dalal. On trouvait ainsi ses hangars préfabriqués dans presque toutes les bases américaines de la région, depuis l’Irak jusqu’en Afghanistan. On retrouve aussi ses préfabriqués en Jordanie : ils servent d’abris provisoires aux quelque 500 000 réfugiés syriens que compte le royaume. Conséquence de cette présence à l’étranger ? En 2012, Dalal a réalisé les deux tiers de son chiffre d’affaires à l’export. « Les relais de croissance viennent surtout des pays africains qui représentent 40 % des exportations contre 20 % pour les pays arabes. » DSI s’apprête d’ailleurs à ouvrir une filiale au Ghana pour « suppléer à la demande en hausse dans cette région du monde et être plus près des clients ». Entre 40 et 50 employés devraient être recrutés lors de l’ouverture. Le montant de l’investissement n’est pas communiqué.
À écouter son PDG égrainer ses succès, on pourrait croire que l’histoire de DSI n’a été qu’un long fleuve tranquille. Pourtant, le groupe a connu au moins une catastrophe majeure : en 2006, les Israéliens ont bombardé le site, le détruisant intégralement. Les dommages ont été alors estimés à 25 millions de dollars.« Je n’ai jamais songé à mettre la clef sous la porte. Je voulais reconstruire. Au final, c’était même plus facile que 20 ans auparavant : j’avais l’expérience. » En plus de l’expérience, Toufic Dalal a aussi une gestion de « bon père de famille », car DSI n’aurait pas pu renaître de ses cendres si l’entreprise n’avait pas été exempte de dettes. Dalal met sur la table trois millions de dollars, rassurant suffisamment les banques qui lui prêtent le reste. Très vite, le groupe signe un contrat, conséquence directe de la guerre : les Nations unies se réinstallent au Liban, les Casques bleus de la Finul passent de 2 000 à 15 000 hommes en quelques mois (aujourd’hui, l’effectif est de 12 000 hommes). « En l’espace de trois mois, nous avions retrouvé le niveau de production d’avant 2006. » Depuis, l’usine qui occupait 22 000 m2 avant la guerre s’étale désormais sur 150 000 m2. Cette croissance reflète le bond réalisé par l’entreprise, assure Toufic Dalal, qui refuse cependant de donner un chiffre d’affaires précis. « Il a été multiplié par cinq depuis 2006 », concède-t-il tout au plus. Ce boom s’explique, selon lui, en partie par un saut qualitatif. « Les nouvelles lignes de production sont toutes automatisées. Ce qui a permis d’augmenter nos capacités, d’assurer une plus grande qualité et de gagner des marchés. »

Entreprise : Dalal Steel Industries (DSI)
Localité : Taanayel
Fondé en 1987
Par Toufic Dalal
Employés : 550