Avec trois projets en construction, soit plus de 75 000 m2 de surface résidentielle pour un total de 138 appartements, Jamil Ibrahim Est. est l’un des promoteurs immobiliers les plus actifs de la scène beyrouthine. Rencontre avec Karim Ibrahim.
On parle beaucoup de la ruée vers l’immobilier
de luxe au Liban. Qu’en est-il
pour vos trois projets en construction ?
Nous avons constaté un ralentissement des
ventes pour les projets Dream Bay et Astoria
(sur le marché respectivement depuis un et
deux ans). Ce sont des produits spécifiques :
front de mer, prix assez élevés et grands
appartements. Ils visent principalement la
clientèle du Golfe et les Libanais expatriés qui
ont des budgets supérieurs à un million et
demi de dollars. Or les ressortissants arabes
ont dernièrement préféré investir dans les
pays du Golfe, où les plus-values sont plus
importantes. J’ai eu beau leur dire que les
prix vont augmenter à Beyrouth de 20 à 30 %
d’ici à un an, cela ne leur suffit pas. Les
choses changent depuis peu. Nous sentons
un nouvel intérêt pour nos produits. Nous
sommes optimistes.
Où en êtes-vous avec le projet Dream
Bay ?
Nous avons déjà vendu 30 % des appartements,
alors que les sous-sols ne sont pas
encore terminés. Aucune inquiétude à avoir,
nous avons encore deux ans et demi de travaux.
Il s’agit d’un des plus beaux terrains de Ras
Beyrouth. Dès le premier étage, on voit la mer.
Nous avons prévu des hauteurs de plafond de
quatre mètres et demi. L’immeuble aura des
services haut de gamme avec une piscine sur le
toit, un jardin et une aire de jeux pour les
enfants, un terrain de tennis et de basket-ball.
Pourquoi avoir investi à Koraïtem ?
C’est un quartier résidentiel calme où les prix
sont moins chers que sur le front de mer. Point
culminant de Ras Beyrouth, la vue sera belle dès
le 3e ou 4e étage du Sky Homes. Nous avons déjà
vendu 22 appartements sur un total de 60. La
configuration du terrain et les limitations de hauteurs
nous ont contraints à proposer de grandes
tailles réparties dans trois immeubles. Si nous
avions des appartements de 350 à 400 m2, ils
auraient déjà tous été vendus.
Quelle est votre stratégie de vente ?
Sur le marché local, nous sommes connus.
La plupart des gens qui veulent acheter du luxe
à Ras Beyrouth viennent d’abord nous voir.
Nous faisons aussi de la publicité dans
quelques magazines spécialisés et dans la
revue Cedar Wings. Notre nom doit être visible,
surtout pour la clientèle qui vient de l’étranger.
Quel est votre plus grand concurrent sur
le marché ?
Ce sont les appartements du front de mer, au
centre-ville. L’environnement y est plus soigné
que sur la corniche où sont situés nos
projets. Nous attendons le plan de rénovation
prévu à Raouché et Aïn el-Mreissé.
Projets Adresse Promoteurs Nombre d’unités Taille des unités Taux de vente Prix de vente ($/m2) Fin des travaux
Astoria Manara Jamil Ibrahim Est. 38 470 31 % 3 000 à 4 000 Mars 2008
Sky Homes Koraïtem Jamil Ibrahim Est. et Jalal Bitar 60 520 et 660 36 % 1 650 à 3 000 Juin 2008
Dream Bay Raouché/Aïn el-Tiné Jamil Ibrahim Est. et Saïd Fakhry 40 600 30 % 3 000 à 4 000 Fin 2008 D’où vient votre clientèle ?
Quarante pour cent sont des Libanais résidents,
40 % des expatriés et 20 % des
clients arabes. Mais pour Dream Bay en particulier,
nous prévoyons de vendre la moitié
du projet à des ressortissants du Golfe.
Quel bilan faites-vous de votre projet
Twin Towers à Achrafié ?
Les ventes qui ont commencé fin 2001 ont
été difficiles puisque c’était un grand projet
de luxe. Mais aujourd’hui, il ne nous reste
plus qu’un appartement de 500 m2 au
deuxième étage à 2 000 dollars le m2.
Quels seront vos prochains chantiers ?
Nous avions un projet à Sursock, mais nous
en avons revendu le terrain. Sinon, nous
allons lancer les travaux pour Raouche
Residence, sur un terrain situé entre les studios
de Future TV et Bou Khalil. Il s’agira de
deux blocs de 22 étages avec des appartements
de 430 m2 dont 70 % ont déjà été prévendus.
Nos prix vont de 1 500 à 2 500 dollars
le m2. Mais les premières ventes ont
commencé à 1 160 dollars le m2, ce qui était
vraiment très bas. C’était stratégique. Un
troisième bloc sera composé d’unités de 250
m2. Le second projet (The Magestic) est prévu
sur le front de mer, à Raouché, derrière
Burger King. Nous aurons sans doute 40 unités
de 600 m2. Le dernier projet est prévu à
Sanayeh, derrière la mosquée Tabbara. Il
s’agira de 17 appartements de 350 m2.
Rien au centre-ville ?
Par le passé, nous avions un projet qui n’a
pas abouti. Aujourd’hui, cela ne nous intéresse
pas d’y investir.
Pourquoi vos projets ne ciblent-ils pas
les petites tailles pourtant très demandées
?
Nous sommes connus pour des appartements
de luxe de 400 m2 et plus. Nous restons
sur ce créneau.
Avez-vous déjà essuyé des échecs ?
Oui, les immeubles Al-Ahlam à Aïn el-
Mreissé et Sodeco Square ne nous ont rien
rapporté. Mais nous avons achevé les travaux
pour livrer les appartements achetés.
Comment voyez-vous l’avenir ?
Nous avons confiance. Nous continuerons
d’investir dans la capitale, bien que cela
devienne de plus en plus difficile de trouver
des terrains de choix à Ras Beyrouth.
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