Les supermarchés n’ont pas été épargnés par la crise, explique Nabil Bou Khalil, directeur de l’enseigne du même nom.
Quels produits ont été les plus
vendus ?
Par ordre de priorité, les consommateurs
se sont principalement orientés vers les
produits alimentaires de base et les produits
de grande consommation, puis vers
des produits non alimentaires (hygiène,
détergents et papiers), l’eau minérale, les
sodas et jus de fruits et, enfin, les boissons
alcoolisées.
Lesquels ont manqué ?
Les produits alimentaires de base ont
manqué par intermittence. Ils réapparaissaient
après une rupture de deux ou trois
jours. Néanmoins, les circuits de distribution
ont été perturbés. Nous avons pratiqué
la méthode du “zapping fournisseurs”.
Des fournisseurs non recensés sont parvenus
à s’imposer quand d’autres étaient
fragilisés.
Comment vous êtes-vous
approvisionné ?
Nous avons utilisé notre flotte de véhicules
avec des fourgonnettes. Nous avons aussi
collaboré avec des prestataires dont les
prix ont été multipliés par cinq à dix.
Comment la hausse des coûts s’est-elle
traduite sur les prix ?
Les prix ont augmenté de 2 à 15 % selon les
produits et les points de vente. Dans nos
magasins, des variations étaient effectuées
tous les jours, le prix de certains articles baissait
après avoir augmenté durant quatre à
cinq jours.
Quelles étaient les nouvelles exigences
de vos fournisseurs ?
Nos fournisseurs habituels ont exigé des
paiements en liquide pour les produits de
base. Nous avons réglé de la même façon
tous les nouveaux fournisseurs. De plus, certains
importateurs indélicats ont conditionné
la livraison de produits de première nécessité
à celle d’autres articles, invendables.
Comment ont évolué vos propres stocks
de produits importés dont vous avez
l’exclusivité (Reflets de France, Grand
Jury) ?
Nous avoisinons la rupture de stock.
Comment la crise s’est-elle répercutée
sur votre chiffre d’affaires ?
Le panier moyen des consommateurs a
doublé au cours de la première semaine
dans certains points de vente, alors qu’il
baissait de 30 % ailleurs. Après quatre
semaines de conflit, nous avons observé
une baisse de 50 % du chiffre d’affaires
des points de vente de Koraytem et de
Zahlé. Entre le 4e et le 12e jour de guerre,
les ventes dans les zones de montagne ont
augmenté, en raison de l’afflux de déplacés.
En revanche, depuis le 13e jour, le
chiffre d’affaires global ne cesse de baisser,
jusqu’à 29 % par rapport à la même
période en 2005 dans certains points de
vente.
Comment a évolué la fréquentation
de vos magasins ?
Elle était très liée à l’emplacement du
point de vente. Elle a varié en fonction des
informations communiquées par les
médias le matin, de l’intensité des bombardements
de la nuit, des rumeurs et des
coupures des axes routiers.