Le secteur immobilier se trouve affecté par la crise politique interne, confirme le promoteur Nadim Fakhry.
Combien de projets avez-vous actuellement en construction ?
Nous avons, à Koraytem, Madame Curie Résidence qui comporte deux immeubles à côté du Collège Protestant. Nous espérons finir les travaux l’été prochain. La date de livraison a été repoussée à deux reprises après l’assassinat de Rafic Hariri en 2005 puis avec la guerre en juillet 2006. Nous avons 35 appartements de 400 m2, dont 77 % ont déjà été vendus. Les prix de vente étaient au début du projet de 1 500 à 2 000 dollars par m2. Désormais, ils s’échelonnent de 2 000 à 2 500 dollars le m2. Nous avons également un petit projet à Hamra face aux bureaux de LibanPost rue Makdissi. Les travaux ont commencé récemment. L’immeuble aura des unités de 280 m2 et les prix vont de 1 800 à 2 000 dollars le m2. Nous attendons un peu l’avancement des travaux pour commencer la vente.
Pourquoi avoir investi à Hamra ?
Hamra est une région où il y a une demande pour cette taille d’appartements. Cela correspond à une tendance sur le marché. Les prix sont devenus tellement élevés que la clientèle préfère acheter moins grand.
Vous faites partie des nombreux promoteurs (Jamil Ibrahim, ACW, Zein Group) actuellement à Koraytem. Pourquoi avoir choisi cette région ?
Nous avons commencé les premiers la construction de notre projet, mais les autres promoteurs avaient déjà acheté leur terrain. Cela n’a été qu’une question de timing. Koraytem est une région au coeur de Ras Beyrouth qui cible une clientèle aisée à la recherche d’appartements haut de gamme.
Avez-vous eu des ventes depuis la guerre de juillet ?
Aucune pour le projet Madame Curie Résidence, en revanche nous avons vendu deux appartements dans notre immeuble Unesco Tower 2 à l’Unesco qui a été terminé récemment. Désormais, le marché est stagnant. Les gens se renseignent sur certains projets, mais rien n’est concrétisé.
À l’avenir, avez-vous de nouveaux projets à Beyrouth ?
Nous sommes impliqués dans plusieurs projets à Achrafié, à Badaro, à Tallet el-Khayat et à Kaskas. Nous étions supposés déposer les permis de construction, mais dans le contexte actuel
nous préférons retarder nos investissements avant de voir comment va évoluer la situation politique qui a naturellement des répercussions sur les ventes. Pour les projets déjà commencés, nous devons livrer les appartements.
Avez-vous déjà réalisé des ventes sur ces nouveaux projets ?
Avant la guerre, nous avons vendu trois appartements de 380 m2 pour le projet à Tallet el-Khayat bien que nous n’ayons pas encore le permis de construire. Toutefois généralement, nous préférons commencer notre marketing après obtention du permis. Nous avons des demandes pour Kaskas, mais avec la situation nous souhaitons attendre. Cet immeuble dont les appartements ont une vue sur la Forêt des Pins cible la classe moyenne.
D’où vient votre clientèle ?
En majorité, ce sont des Libanais expatriés qui travaillent aux États-Unis, en Afrique et dans les pays du Golfe. Nous avons seulement un client du Koweït qui a acheté à Madame Curie Résidence.
Comment choisissez-vous vos terrains ?
Nous n’avons pas de préférences géographiques, nous pouvons construire à Koraytem comme à Mousseitbé près du boulevard Sélim Salam, où nous avions le projet Beirut Towers (trois immeubles de 157 appartements de 130 à 300 m2). Généralement, nous nous associons avec les propriétaires des parcelles. Nous n’achetons pas le terrain. Nous construisons le projet avec notre société BEAM et en échange nous donnons un certain nombre d’appartements aux propriétaires. C’est un moyen de réduire les risques.
Avec votre fils, vous êtes également actifs dans le secteur hôtelier avec l’enseigne Beirut Homes. Avez-vous de nouveaux projets en vue ?
Nous avons trois immeubles d’appartements meublés Beirut Homes, deux à Hamra et un rue de Damas à Sodeco. Le premier a été construit en 2003. Notre taux d’occupation est excellent. Nos cibles sont les étudiants, les touristes et les hommes d’affaires. À l’avenir, nous projetons de construire Beirut Homes Hotel dans le secteur du Musée national. C’est un projet de 10 millions de dollars.