Contrainte d’attendre 24 mois son permis de construire, la société Iqarat Lubnan a finalement repris les travaux de Saifi Homes à Saïfi. Entretien avec Georges Saadé, directeur d’Iqarat Lubnan.

Quand avez-vous investi à Saïfi ?

Nous avons acheté cette parcelle de 1 000 m2 au coin des rues Nahr Ibrahim et Youssef Hani au cours de l’été 2004. Notre stratégie était d’avoir une bonne adresse en périphérie de Solidere.

Quand la construction de Saifi Homes a-t-elle été stoppée ?

La demande de permis de construire a été déposée en février 2005. Nous pensions l’obtenir au maximum 12 mois plus tard. Parallèlement, nous avons obtenu notre permis d’excavation en juin 2005 et nous avons vendu sur plan près de 65 % du projet. Puis, en septembre 2005, nous avons appris que le quartier avait été mis sous étude. Nous pensions que cela allait se régler rapidement mais, début 2006, nous avons compris que la situation était plus complexe que prévu. Le chantier a ainsi été fermé dès la fin 2005.

Quelle a été votre réaction ?

Nous avons vécu plusieurs mois difficiles. Avec plusieurs promoteurs dans le même cas, nous avons multiplié les réunions avec le Premier ministre, la Direction générale de l’urbanisme (DGU), le mohafez et la municipalité de Beyrouth afin d’expliquer que nos plans étaient terminés et que plusieurs appartements avaient déjà été vendus.

Comment ont réagi vos clients ?

Il nous a été difficile d’expliquer à notre clientèle (libanaise et ressortissants du Golfe) comment un tel imprévu peut se produire, alors que les appartements ont été vendus. Mais aucune résignation n’a été enregistrée.

Quand avez-vous obtenu le feu vert ?

Au départ, la DGU réclamait des changements importants, finalement la hauteur de l’immeuble et la taille des appartements ont été maintenues. En revanche, la façade et le rez-de-chaussée ont subi des modifications. De plus, elle nous a demandé d’aménager un jardin public au coin de la parcelle, ce que nous allons volontiers faire.
Ainsi, la DGU a pris une décision courageuse. Le contraire aurait été catastrophique pour le projet. Après un accord de principe fin 2006, le permis de construire a été officialisé en mars 2007.

Quand les travaux ont-ils repris ?

Les travaux ont été stoppés de novembre 2005 à avril 2007. Nous venons de signer un contrat avec la société Matta, qui s’est engagée à terminer Saifi Homes fin 2008.

Comment se caractérise Saifi Homes ?

Il s’agit d’un projet de luxe avec deux appartements de 270 et 320 m2 du 1er au 5e étage. Puis du 6e au 14e étage, nous avons des unités de 445 m2. Il y a un duplex de 530 m2 aux deux derniers niveaux.

Où en sont les ventes ?

Plus de 65 % du projet qui compte 20 unités a déjà été vendu. Il nous reste trois appartements de 445 m2, quatre de 320 m2 et deux de 270 m2. À partir du 8e étage, seul le 14e est disponible. Pendant l’arrêt des travaux, aucune vente n’a été réalisée, puisque aucune initiative commerciale n’a été entreprise dans l’attente de la résolution du problème du permis de construire. Paradoxalement, depuis le redémarrage du chantier, nous avons eu plusieurs demandes. Nous avons été surpris par la rapidité de ce phénomène.

Quel est le profil de cette clientèle ?

Il s’agit de clients locaux et d’expatriés, qui pensaient profiter de réductions. Pourtant, nos prix n’ont pas baissé depuis juillet 2006. Au contraire, une hausse a été appliquée en raison de l’augmentation du coût de construction.

Quels sont vos prix pour les dernières unités ?

Du 2e au 4e étage, le mètre carré varie de 2 100 à 2 300 dollars. Le prix des grands appartements est d’environ 1 300 000 dollars au 7e étage. Le 14e est affiché à deux millions de dollars.

Qui est Iqarat Lubnan ?

Créée en février 2004, Iqarat Lubnan est une holding libano-arabe qui réunit des hommes d’affaires libanais, bahreïnis et émiratis. Chaque projet immobilier à Beyrouth tel que Saifi Homes et un autre terrain que nous possédons à Bachoura appartient à des sociétés filiales. Nous sommes également impliqués dans des activités immobilières dans les pays du Golfe.