Au cours de cet été 2007, Jamil Ibrahim Est. vient de finaliser trois importantes transactions à Ras Beyrouth et à Sursock pour un montant de plusieurs dizaines de millions de dollars. Rencontre avec Karim Ibrahim, responsable des ventes du groupe.
Pouvez-vous nous présenter votre nouveau projet à Sursock ?
Nous n’avons pas encore déterminé son nom. Néanmoins, il sera constitué de deux blocs avec des appartements de 560 et de 600 m2. Nous espérons commencer les travaux dans six mois et livrer les appartements trois ans plus tard. Les premières réservations ont commencé sur la base de 2 600 dollars le m2. Actuellement, le prix est passé à 3 000 dollars le m2. La valeur du 27e étage est de 4 600 dollars le m2, mais il a déjà été réservé.
Comment se passe la commercialisation ?
Avant l’acquisition du terrain, qui a été finalisée fin juin, nous avons reçu 36 demandes. Depuis, nous avons contacté les clients et une quinzaine ont confirmé leur intérêt. Désormais, malgré une demande quotidienne, nous ne prenons plus de réservations avant d’obtenir le permis de construire. Cet engouement confirme que le terrain est idéalement situé, un véritable point de repère.
Quel est le profil des clients ?
Les réservations viennent d’amis de nos anciens clients. La grande majorité est déjà résidente au Liban. Il y a actuellement peu d’expatriés. Ils ont été séduits par notre projet et nos prix de départ.
Pouvez-vous nous confirmer votre dernière transaction d’environ 35 millions de dollars dans le secteur de Jal el-Bahr à côté de l’hôtel Riviera ?
En partenariat avec Fakhry Dalloul, qui est actif dans l’immobilier aux États-Unis, nous avons acheté en août deux parcelles adjacentes, l’une d’environ 3 000 m2 au groupe CIL et l’autre de 800 m2 à la famille Zeenni. Le prix était très élevé, puisque la valeur des parcelles dans ce secteur varie de 8 000 à 10 000 dollars le m2. Nous sommes en train de travailler sur un projet résidentiel avec de grandes unités.
Pourquoi privilégiez-vous ce créneau ?
Plusieurs projets en cours proposent des appartements de 450 à 500 m2. Nous avons décidé de sortir de l’ordinaire. Au lieu de faire un immeuble de 14 étages avec deux unités de 450 m2 par niveau, nous allons sans doute choisir une tour de 27 étages avec des appartements de 700 m2. Mais rien n’est encore finalisé.
Comment justifiez-vous ces deux achats dans le contexte actuel ?
Nous venons d’acheter des parcelles à des prix très élevés. Nous en sommes conscients. Mais nous pensons que si la situation s’améliore, les prix du foncier vont augmenter et les parcelles que nous venons d’acquérir seront plus chères. Nous avons pris un risque dans une stratégie à long terme.
Comment évolue le marché du luxe ?
Le marché des grands appartements haut de gamme se porte bien. Par rapport à la situation politique locale, nous sommes impressionnés par l’appétit de la clientèle locale. À l’opposé, la demande des ressortissants arabes a été réduite de 90 %. Mais c’est un fait que nous comprenons. C’est normal de ne pas investir aujourd’hui dans un pays qui fait la une des journaux. Nous ciblons en revanche les expatriés et les locaux. Notre argument est de montrer que Beyrouth, qui était la capitale arabe la plus chère dans les années 1990, est aujourd’hui l’une des moins chères.
Quelles ventes enregistrent vos différents projets ?
Les ventes de Dream Bay sont meilleures qu’à Astoria. La différence d’emplacement explique pourquoi l’intérêt y est plus important. Le taux de vente est d’environ 50 %, alors qu’il est de 40 % à Astoria. Il nous reste une vingtaine d’unités à vendre à Sky Homes. Plus de 75 % des appartements ont été vendus. Par exemple, il nous reste uniquement une unité au-delà du 10e étage. Pour Raouche Residence, nous avons stoppé les ventes. Sur 44 unités, il nous reste 20 appartements. Nous préférons attendre pour relancer la commercialisation.
Avez-vous des projets hors du Liban ?
Avec notre partenaire Saïd Fakhry, nous venons de prendre trois projets au Ghana qui est actuellement un pays idéal pour investir. Il s’agit de deux complexes commerciaux et de bureaux et un projet résidentiel de trois immeubles avec 80 appartements en front de mer. Notre cible sera l’élite locale, les ressortissants du Nigeria et les sociétés multinationales. Le Ghana offre un potentiel important avec ses ressources pétrolières et l’exploitation de l’or. L’immobilier y est en plein boom.