La banque HSBC a conclu un accord avec LibanPost pour permettre à ses clients de payer leurs traites à distance. Une façon originale de compenser son faible réseau d’agences hors de Beyrouth.
HSBC, l’une des dix banques étrangères installées au Liban, n’a que quatre agences, toutes à Beyrouth, en plus du siège près de l'hôtel Phoenicia. Un réseau peu développé par rapport à ceux de nombreuses banques libanaises, qui possèdent parfois jusqu’à 70 ou 80 agences.
Afin de compenser ce handicap et de permettre à ses clients résidant hors de la capitale de rembourser leurs emprunts sans avoir à venir jusqu’à Beyrouth, la banque a choisi de faire appel aux services de LibanPost, plutôt que d’investir dans un coûteux réseau de nouvelles agences. « Nous les aurions créées si nous avions voulu être compétitifs avec les autres grandes banques sur le créneau du marché de masse. Mais notre principal cœur de cible, ce sont les “mass affluent” de HSBC Premier, c’est-à-dire une clientèle de particuliers dotés d’un capital de 100 000 à trois millions de dollars », explique Tony Graham, responsable des services financiers de la HSBC. Les revenus de cette clientèle aisée sont trois à cinq fois supérieurs à la clientèle grand public. La solution LibanPost s’est vite imposée. « La compagnie est très bien implantée sur le territoire libanais, avec 23 agences à Beyrouth et 60 dans tout le Liban, et les horaires de fermeture, jusqu’à 18h le soir, sont beaucoup plus flexibles que les nôtres. C’est par ailleurs un acteur fiable, avec lequel nous avons déjà conclu d’autres accords depuis quatre ou cinq ans », souligne Bilal Yamout, qui s’occupe du développement des services commerciaux au sein de HSBC.
C’est la première fois que HSBC tente un tel partenariat au Liban, mais elle a déjà expérimenté des procédés similaires dans d’autres pays, comme à Singapour, avec une vraie efficacité. Le but d’une telle opération est aussi pour la banque d’optimiser le fonctionnement de ses agences déjà existantes. « Une importante partie de notre personnel est utilisée pour les transactions les plus simples, notamment les remboursements d’emprunts, alors qu’elle pourrait servir à conclure des affaires plus intéressantes avec les clients, en prenant le temps d’installer une vraie relation de confiance. Notre but est de déléguer les plus petites opérations en dehors des agences à des employés de LibanPost », souligne Tony Graham. De son côté, la compagnie postale libanaise tire aussi d'importants bénéfices de sa collaboration avec HSBC. Comme son créneau est la vente de détail, elle a intérêt à créer le maximum de partenariats pour offrir le plus grand nombre possible de services à ses clients. Depuis la mise en œuvre du service il y a deux mois, 2 000 clients l'ont déjà utilisé. Tony Graham estime « que ces débuts sont très encourageants, sans aucune publicité externe. En plus, 80 % des clients qui l’utilisent le font hors de Beyrouth, ce qui correspond à nos objectifs ». Il faudra encore attendre quelques mois pour savoir dans quelle mesure la banque HSBC a réussi son pari.