Dans le contexte politique et sécuritaire actuel, cela peut paraître paradoxal, mais les prix des appartements neufs à Beyrouth ont augmenté en moyenne de 15 à 35 % au cours des 12 derniers mois. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène : la hausse du coût de construction (acier, bois, cuivre, produits importés payés en euros, etc.), la stabilité de la demande, dynamisée par la clientèle expatriée et la cherté des parcelles à Beyrouth liée à une certaine pénurie foncière. Résultat, s’il était encore possible dans certains quartiers d’acquérir à Beyrouth un logement au premier étage pour 1 000 dollars le m2 en 2007, il faut désormais débourser au minimum 1 300 à 1 500 dollars le m2 pour un même produit. Sinon, la moyenne actuelle se situe autour de 2 000 dollars le m2.
Cette hausse des prix accroît la forte frustration de la clientèle qui, avec un budget identique, doit dorénavant revoir à la baisse ses prétentions en termes de taille espérée pour un appartement. Conséquence logique, les petites unités de 200 à 250 m2 ont le vent en pompe, tirées par une forte demande de la part de familles avec des budgets de 400 000 à 500 000 dollars. Les appartements de luxe de 350 à 600 m2 ne sont pas en reste et séduisent une population expatriée exigeante, mais prête à payer le prix pour un produit véritablement haut de gamme.
Toutefois, le nombre considérable de nouveaux projets permet à la clientèle d’avoir un plus large choix et offre de belles occasions pour comparer les produits, les architectures et analyser les plus et les moins de chaque emplacement.
Si les appartements de qualité bien localisés se trouvent dans les quartiers les plus courus où le mètre carré varie en moyenne de 2 500 à 4 500 dollars tels que Furn el-Hayek, Sursock, Clemenceau, Koraytem et Ramlet el-Baïda, les bonnes affaires restent possibles dans certains quartiers encore boudés par les acheteurs tels que les régions Hôtel Alexandre, La Sagesse, Geitaoui, AUST et Ras el-Nabeh. Les difficiles y déplorent leur aspect populaire et dense, mais il s’agit avant tout de régions bien desservies où il est encore possible d’acheter un logement avec une enveloppe de 300 000 dollars. À ce prix, on peut s’attendre à des produits moyens de gamme dans un environnement calme. À l’opposé, le centre-ville demeure toujours une exception sur le marché. La valeur du mètre carré y fait le grand écart en fonction des étages et de la région : de 3 200 (Saifi Village) à 12 000 (front de mer) dollars. Nouvellement apparus sur le marché, les complexes résidentiels sécurisés de Wadi Abou Jmil séduisent une élite locale et expatriée. Le ticket d’accès est au minimum d’un million de dollars.
Pour les budgets plus limités de 200 000 à 500 000 dollars, plusieurs options sont possibles dans la banlieue qui conserve une réelle attractivité (proximité, accessibilité, verdure, calme, prix compétitifs). À l’image de Mar Takla, de Baabda et du secteur de Beirut Hall, la proche couronne de Beyrouth séduit de plus en plus une clientèle familiale issue de la classe moyenne supérieure. Le prix du mètre carré a beau y avoir augmenté au cours des deux dernières années (environ 20 %), il reste encore nettement moins élevé que dans la capitale. Mar Roukoz fait également l’objet d’une demande accrue. C’est l’une des rares régions aux portes d’Achrafié où il est possible d’acquérir un logement de 200 m2 pour moins de 200 000 dollars