Minet el-Hosn
Le front de mer est un micro-marché où les prix atteignent des sommets, jusqu’à 12 000 dollars le m2, soit la valeur la plus élevée du Liban. Pourtant, Minet el-Hosn est également la région de Beyrouth la plus affectée par la baisse de l’appétit des ressortissants arabes. Malgré la renommée des promoteurs, les efforts des sociétés de marketing et les campagnes de communications, les taux de vente au cours des derniers mois ne sont pas mirobolants. C’est le prix à payer d’une trop forte dépendance vis-à-vis de la clientèle arabe. Toutefois, le processus est en marche et d’ici à 2011-2012, c’est une muraille de tours (les quatre Towers : Marina, Beirut, Bay, Platinum) jusqu’à 150 mètres de hauteur qui surplomberont la baie du Saint-Georges.
Le projet immobilier qui mérite le plus de superlatifs est incontestablement The Platinum Tower. Dessiné par les architectes Ricardo Bofil et Nabil Gholam, le projet de 33 étages avec une soixantaine d’appartements est sans conteste l’immeuble où la valeur du mètre carré est la plus chère au Liban (jusqu’à 12 000 dollars le m2). Autre record, c’est la plus forte concentration de grands appartements (jusqu’à 1 700 m2). Très affecté par la crise politique et sécuritaire qui freine l’intérêt de l’élite libanaise expatriée et les fortunes du Golfe, The Platinum Tower affiche un taux de vente de 50 %.
La construction du Beirut Tower de la société Gulf Invest International, qui regroupe des capitaux arabes et libanais dont Hassan Smadi, se termine. Pourtant 20 % des appartements sont encore disponibles. Accolé à Beirut Tower, al-Ahlia Lebanese Investment Company poursuit les travaux de Bay Tower, un projet de 29 étages comprenant 83 appartements dont les superficies varient de 211 à 760 m2, plus un penthouse d’environ 1 700 m2. Les prix de vente vont du simple au double puisqu’une partie des étages inférieurs n’ont pas de vue sur la mer. Les prix pour des unités inférieures au 10e étage s’échelonnent de 3 500 à 5 100 dollars le m2. Pour les étages élevés à partir du 22e, il faut compter de 7 000 à 8 000 dollars le m2.
Le projet Marina Towers se compose de trois entités (Marina Towers, Marina Garden et Marina Court) avec chacun des tailles et des clients différents. Si les appartements de Marina Towers et Marina Garden ont été vendus, il reste une vingtaine d’unités encore sur le marché dans le bloc Marina Court. Alors que les projets voisins ciblent les plus grosses fortunes locales et arabes avec de grands appartements, Marina Court affiche sa spécificité en proposant de petites unités de 101 à 247 m2 dont la valeur des logements restants varie de 655 000 à 1 175 000 dollars. Les cadres célibataires sont la cible des promoteurs (les Saoudiens : Khaled al-Seif, Abdel-Rahman Juraissi, Rached al-Rached, Omran Omran, les familles al-Hajjaj, Kendah et Tok, et les Libanais : Mohammad Safadi, Joe Moawad et Farouk Agha).
Encerclé par les tours voisines, l’immeuble Dana de la société CCC est idéalement situé sur le front de mer. Avec huit étages, le projet propose des logements de 788 à 917 m2.
Derrière la petite église évangélique, Corporate Finance House (CFH) construit Capital Plaza, un immeuble de neuf étages avec 32 appartements : des simplex de 313 à 412 m2 et des duplex de 506 à 743 m2. Le premier prix pour les unités bénéficiant d’une vue sur la mer est de 5 500 dollars le m2. Comptez 10 % de moins pour les logements donnant sur la rue Adnan al-Hakim (ex-avenue des Français). Fin des travaux, septembre 2009.
Dans le même périmètre (avenue du Parc et Adnan al-Hakim), quelques projets (Garden View, Park Palace et 45 Park Avenue) sont également en construction.
Intercalée entre le front de mer et Wadi Abou Jmil, la rue Rafic Salloum affirme sa mixité avec un projet hôtelier (Grand Hyatt), deux immeubles résidentiels (The Capital Gardens, The Palladium) et un projet de bureaux (The Palladium). Mouawad Projects y termine son premier immeuble résidentiel au centre-ville. The Capital Gardens est un bâtiment agréable de sept étages avec 23 unités principalement de 180 à 290 m2. Compter une enveloppe de 850 000 à 930 000 dollars pour les dernières disponibilités. Le groupe Mouawad poursuit également les travaux d’un nouveau projet intitulé The Palladium livrable à l’horizon 2011. Le bloc résidentiel cible le créneau spécifique des petits logements fonctionnels de 180 à 250 m2. Les prix fluctuent de 710 000 à 1 070 000 dollars.
Rue Omar Daouk en contrebas de la résidence Khaireddine, la société koweïtienne al-Seef al-Moutahida construit l’immeuble 1477 qui regroupe 12 unités de 304 m2 et un penthouse de 539 m2 incluant la terrasse. Livrables fin 2009, les appartements sont affichés à partir de 4 000 dollars le m2.
Wadi Abou Jmil
En contrebas de la colline du Sérail, Wadi Abou Jmil s’affirme comme une adresse ultrarésidentielle. Petites rues, jardins, villas et complexes résidentiels, le secteur veut devenir une zone à part dans le centre-ville : un village élitiste et sécurisé. Wadi Abou Jmil compte trois complexes fermés : Wadi Hills, Wadi Grand Residence et Beirut Village 2. À chaque fois, le concept est très similaire : six à sept immeubles indépendants peu élevés, des espaces verts et différentes tailles d’appartements. Les prix de départ y oscillent entre 4 000 et 4 500 dollars le m2.
Foch – Saifi Village
Si le secteur Foch-Allenby est connu pour ses rues piétonnes, ses immeubles de bureaux, ses grands magasins de luxe et ses franchises internationales, quelques promoteurs ont choisi de développer des projets résidentiels dans la partie nord du quartier. Il est vrai que la zone située le long de la rue Trieste face au port de Beyrouth semble plus appropriée pour des appartements bien que les vues sur le littoral seront ultérieurement bloquées par de nouvelles constructions.
Le premier projet résidentiel totalement achevé est Foch Residence du groupe Sukkar. L’immeuble dispose d’appartements de 335 et 341 m2 dont 85 % ont été vendus. Le prix de départ se situe autour de 4 500 dollars le m2. En revanche, la valeur du mètre carré passe à 5 800 dollars pour un étage élevé. À l’angle des rues Trieste et Foch, Fochville du groupe Sahyoun propose des unités de 300 et 450 m2. La plus belle réussite est incontestablement le projet Foch 94 des promoteurs Hourie Development et FFA. Dessinés par l’architecte Nabil Gholam, les 19 appartements ont été vendus depuis 2006 à des ressortissants du Golfe et des Libanais dont la moitié d’expatriés. Un nouveau projet adjacent, Marfaa 94, qui réunit à nouveau le tandem Hourie et FFA sera prochainement mis sur le marché une fois que les derniers détails architecturaux seront finalisés.
Près du quartier Saifi Village, Saifi Village 2 doit être livré au cours de l’été 2008. Bien que surplombant le sit-in de l’opposition implanté place Debbas, le projet développé par des capitaux émiratis a trouvé son public, puisque 80 % des appartements ont été vendus. Les ressortissants du Golfe représentent la moitié des clients. Les tailles de 200 à 350 m2 ont particulièrement séduit. L’intérêt est plus mitigé pour les 410 et 430 m2. Les unités restantes sont principalement situées à des étages inférieurs. On peut y acquérir les appartements les moins chers du centre-ville, soit 660 000 dollars pour un 207 m2 au 1er étage. Par contre, pour un 275 m2 à un étage intermédiaire, il faut compter 970 000 dollars.