Près de 150 journalistes venus d’une quarantaine de pays ont réfléchi lors des 42es assises de la presse francophone à Rabat (Maroc) au sujet de la responsabilité politique et sociétale des médias.
Les débats ont essentiellement tourné autour de la limite, souvent fluctuante, entre la liberté de la presse, reconnue comme essentielle, et la responsabilité des journalistes, qui doivent souvent gérer des informations sensibles. Un journaliste des Comores, qui s’est fait emprisonner pour une tribune un peu osée et dont le journal a été interdit de publication, ne tient bien évidemment pas le même discours qu’un journaliste français dont la principale préoccupation est la chute des ventes face à la montée des nouvelles sur Internet. De même qu’un journaliste dans un pays troublé, où le fait même de publier une information peut mettre le pays à feu et à sang, n’aura pas le même point de vue qu’un journaliste exerçant dans un pays où la liberté de la presse lui autorise toutes les audaces, voire les excès.
Malgré ces différences, certaines constantes ont émergé : dans un monde où les nouvelles technologies remettent en cause le monopole du journaliste sur l’information et où le public se méfie de plus en plus des médias, revenir aux fondamentaux du métier sera le seul moyen de survivre. Face au bain médiatique, le travail journalistique qui consiste à vérifier les informations, les trier et les analyser permettra de faire la différence et de reconquérir un lectorat méfiant. Encore faut-il cependant que le journaliste puisse faire son métier sans être inquiété : « Les peines de prison qu’il rencontre dans de trop nombreux pays nuisent gravement à la liberté de la presse », rappelle Alfred Dan Moussa, président de l’Union internationale de la presse francophone.
Entre liberté et responsabilité, la ligne est fine et mouvante, et au final il en revient de l’éthique personnelle de chaque journaliste. Aux États revient la responsabilité de « contribuer aux conditions d’une presse pluraliste, libre, indépendante et responsable », peut-on lire dans la déclaration finale des assises. D’où l’intérêt des « corps intermédiaires », par lesquels transitent les interventions de l’État dans le domaine de la vie des médias, « pour garantir au maximum les préoccupations d’intérêt public ».

 

L’Union de la presse francophone (UPF) est la plus vieille association francophone du monde

Créée à Limoges en 1950 à l'initiative du journaliste canadien Dostaler O'Leary, l'Union internationale de la presse francophone (UPF) est la plus ancienne association francophone du monde.
Conçue au départ comme une “amicale” qui organise des rencontres de journalistes de langue française à travers le monde, l’UPF s'est peu à peu transformée en une union professionnelle active, reconnue comme organisation internationale non gouvernementale (OING).
L'UPF regroupe 3 000 journalistes, responsables et éditeurs de la presse écrite et audiovisuelle, répartis dans plus de 100 pays, qui adhèrent, soit par l’intermédiaire d'une section nationale, soit individuellement. Dans un certain nombre d'États, la section nationale de l'UPF est la seule union professionnelle à rassembler les journalistes, qu'ils travaillent dans des médias de service public ou dans le secteur privé.
Le Comité international de l'UPF, composé des représentants des sections nationales, définit les grandes orientations de l'Union, sous la direction de son président (l’Ivoirien Alfred Dan Moussa depuis 2007). Le secrétariat général international, dirigé actuellement par le Français Georges Gros, met en œuvre les actions prévues.
Les recettes de l’UPF proviennent essentiellement des cotisations de ses membres, auxquelles s’ajoutent quelques aides et contributions extérieures. À titre d’exemple, en 2009, l’UPF a fonctionné avec un budget de 250 000 euros environ, qui lui a permis d’organiser ses assises et de rémunérer les quelques personnes qu’elle emploie, sachant qu’elle compte principalement sur le volontariat de ses membres.