Précédemment adulé, “Magic” Greenspan, ainsi qu’on a longtemps surnommé l’ancien patron de la Réserve fédérale américaine, est désormais montré du doigt pour n’avoir pas su (ou pas voulu, selon ses détracteurs) agir. En choisissant de maintenir des taux d’intérêt très bas (de juin 2003 à juin 2004, le taux stagne au niveau de 1 %), Alan Greenspan a peut-être maintenu la croissance, mais il a aussi permis la formation (puis l’explosion) de bulles spéculatives. « Certes, la Fed a fini par réagir en remontant son taux directeur de 1 % en juin 2004 à 5,25 % en juin 2006. Cependant, l’inertie à la hausse des taux longs a réduit l’efficacité de la politique monétaire américaine. Les interventions massives des Banques centrales asiatiques dans les marchés de change, pour contrer l’appréciation de leurs monnaies et l’investissement de ces réserves accumulées dans les marchés obligataires, ont tiré vers le bas ces rendements longs. Ceci a limité l’impact des hausses des taux courts sur l’économie américaine », explique Paul Morcos Douaihy. Dans son rapport annuel (juillet 2008), la Banque des règlements internationaux – qui est la banque centrale des banques centrales nationales – reconnaît d’ailleurs que les autorités monétaires se sont montrées bien trop accommodantes par le passé. « Au lieu de traiter ce recul de l'inflation comme transitoire (...), les autorités ont vu une raison de ne pas relever les taux d'intérêt et de ne pas les abaisser aux premiers indices d'un ralentissement. » C’est ce faible niveau des taux d'intérêt qui a signé le retour de l'inflation. « Le maintien de taux bas a généré un afflux massif de liquidités dans l’économie. Cet excès devait se “fixer” quelque part. Il s’est d’abord tourné vers les pays émergents dont la croissance, déjà forte, a explosé. À leur tour, ces pays ont réinvesti les réserves massives engrangées par leurs exportations dans des bons du Trésor américains, abaissant de facto les taux d’intérêt long terme aux États-Unis », explique Albert Letayf.
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