Pour ce qui concerne les pays de la zone euro, leurs économies ont, dans l’ensemble et malgré certaines disparités, bien résisté. La croissance s’est avérée forte (2,1 % en glissement annuel en 2008. Source : Eurostat). Cette vigueur cependant s’explique par des facteurs temporaires, tel un hiver relativement clément sur une large partie de l’Europe, favorable au secteur de la construction. Mais, s’il n’y a pas eu d’effondrement, les analystes constatent d’ores et déjà un ralentissement sensible. « La détérioration du marché immobilier, qui a déjà sévi sur l’Irlande et l’Espagne, s’étend maintenant également à des pays qui n’étaient pas considérés jusque-là comme surachetés. Les indicateurs d’activités avancés continuent de pointer vers une détérioration, et le souci majeur des pays de l’Union économique et monétaire européenne (UEM) nous semble être celui du ralentissement, puisque, à la différence des États-Unis, il n’y a pas de mise en place d’un plan de relance fiscale ou monétaire », avancent les analystes du Crédit agricole suisse. D’autant que l’économie européenne est confrontée à d’autres facteurs défavorables comme la fermeté de l’euro par rapport au dollar, l’envolée des prix des denrées alimentaires et du pétrole, le resserrement des conditions monétaires comme des conditions de prêts bancaires plus restrictives ainsi que “l’effet de contagion” lié à la morosité de la demande des ménages aux États-Unis. Depuis quelques mois, les entreprises européennes, incapables de répercuter l'intégralité des hausses de prix des matières premières sur leurs tarifs, multiplient les alertes sur leurs résultats. Pour réduire leurs coûts, elles ajustent leurs effectifs, et le chômage menace de nouveau de repartir à la hausse. Dans un tel contexte, les experts du Crédit agricole suisse parient sur un scénario de ralentissement soutenu de la croissance en Europe. « L’idée d’une croissance qui resterait très molle en 2009 dans les économies matures nous semble justifiée aux vues du temps pris dans le passé pour sortir des crises financières. Depuis 1945 dans les économies industrialisées, il a fallu entre deux et cinq ans pour que la croissance réelle retourne la tendance après une crise financière. »
RECOMMANDATION
Les actions européennes, du fait des tensions inflationnistes, se trouvent face à de multiples défis à court terme telle la flambée des cours des matières premières qui affectent largement leurs performances. Autant de signaux qui induisent une sous-pondération des actions européennes pour la majorité des banques (ou à défaut un choix sélectif et restrictif).
Déjà abonné ? Identifiez-vous
Les articles de notre site ne sont pas disponibles en navigation privée.
Pour lire cet article, veuillez ouvrir une fenêtre de navigation standard ou abonnez-vous à partir de 1 $.
Pour lire cet article, veuillez ouvrir une fenêtre de navigation standard ou abonnez-vous à partir de 1 $.