Nassim Nicholas Taleb, alias NNT, n’aime pas porter de cravate. Plus que tout, il exècre la Ferragamo rouge, marque de distinction, dit-il, des banquiers du monde entier. De toutes les façons, il déteste une majorité de ces financiers trop sûrs d’eux-mêmes, qu’il a pourtant côtoyés pendant 20 ans lorsqu’il était encore trader pour de grandes institutions financières. Il n’aime pas non plus qu’on le prenne en photo. « Je suis toujours trop gros dessus », dit-il, coquet (il suit un régime), alors qu’en bermuda bleu marine et mocassins à boucle dorée, il cherche la véhémente dénégation. Il n’apprécie guère non plus ces journalistes et autres « faux experts », dont le comportement moutonnier, l’absolue incompréhension des événements (ou leurs éternelles questions sur « Comment la guerre civile libanaise a-t-elle été déterminante dans votre vie et particulièrement dans l’élaboration de votre théorie des Cygnes Noirs ? ») lui portent sur les nerfs. Excentrique Nassim Taleb ? C’est certain. Phobique, l’ego un rien surdimensionné ? Sans doute. Mais cet homme, qui s’affirme comme un « philosophe de l’incertain », un « sceptique empirique » est aussi ce qu’on nomme un « phénomène » d’édition : l’essayiste vivant le plus lu ces deux dernières années. Et l’auteur libanais le plus lu après Gebran Khalil Gebran. Les livres de Nassim Taleb se sont vendus au total à 1,4 million d’exemplaires dans le monde. Bien sûr, on pourrait lui rappeler ce qu’il a d’ailleurs écrit : le succès ne fait pas le talent. Mais Nassim Taleb a (au moins) une immense qualité. Il pointe les failles, les carences de notre grille de lecture du monde et de son principal moteur, l’économie mondialisée.

Taleb peu apprécié des marchés

Pour mieux comprendre “l’effet NNT”, prenez une salle de conférences à Manhattan avec, à l’intérieur, une quarantaine de grosses pointures de chez Morgan Stanley. Face à eux, notre “Levantin d’Amioun”, ainsi qu’il se définit, n’aimant guère l’idée de nationalité, trop restrictive, à son goût, pour définir les individus. Que leur dit-il qui les mettent de si mauvaise humeur ? Que leur modèle de prévision des risques ne fonctionne pas, car ils ne tiennent pas compte du hasard. NNT avance alors sa théorie des “Cygnes Noirs” (1), une expression passée depuis à la postérité, qui illustre la survenue d’événements (hautement) improbables, (totalement) imprédictibles (sauf a posteriori) et (extrêmement) violents. L’assemblée l’écoute, sans cependant faire grand cas de ses idées. Six mois plus tard, la crise des “subprime” explose, laissant Morgan Stanley avec près de 10 milliards de dollars de pertes et l’ensemble du système bancaire vacillant.
Nassim Taleb est coutumier de ces conférences. C’est même, pour lui, un mode de subsistance (il exigerait au moins 60 000 dollars pour une intervention auprès du gratin de la finance mondiale). En décembre dernier, il parlait ainsi devant l’équipe dirigeante de la Société générale, le deuxième réseau bancaire français. À nouveau, Taleb leur répète qu’ils vivent sur une « illusion de compréhension ». À se croire protégés au sein d’un environnement stable, leur dit-il en substance, ils prennent le risque de déclencher un cygne noir bien plus dévastateur... Qui sait même : une meute de petits Cygnes Noirs en enfilade les uns derrière les autres. Daniel Bouton, l’ex-patron de la banque, n’apprécie guère le message et attaque « sauvagement », selon Taleb, sa « fumeuse » théorie. Six semaines plus tard, l’affaire du “trader véreux” Jérôme Kerviel s’étale à la une des journaux. La banque française, dont la gestion des risques s’est révélée incroyablement défaillante, annonce des pertes de 4,9 milliards d’euros, soit les plus lourdes de son existence.
Dès lors proclamé nouvelle star de l’intelligentsia américaine, NNT voit sa cote de popularité monter en flèche et son livre devenir un best-seller. 500 000 exemplaires sont vendus sur le seul marché anglo-saxon, ce qui en fait l’ouvrage non romanesque le plus vendu de l’année 2007. Traduit en 27 langues, “The Black Swan…” se maintient 17 semaines consécutives au palmarès des quinze meilleures ventes de librairie du New York Times (il était toujours fin août parmi les 35 meilleures ventes). Son précédent ouvrage, il est vrai, “Fooled by Randomness : The Hidden Role of Chance in the Markets and Life”, sorti une semaine avant les attentats du 11 septembre 2001, et dans lequel il évoquait la possibilité qu’un avion vienne percuter l’immeuble où se situait son bureau avait déjà défrayé la chronique. Nombre de personnes lui avaient demandé alors comment il avait bien pu prévoir pareil événement. Sa réponse : « Je ne l’avais pas prévu. Je ne suis pas une pythie ! » ne change cependant rien à sa renommée, désormais bien implantée, de “néo-gourou de Wall Street”. Pour l’écriture de son prochain opuscule “Tinkering” (“Le bricolage”), son éditeur américain lui a même offert quelque quatre millions de dollars d’avance. La NASA, le département de la sécurité intérieure ou l’administration des pompiers américains lui demandent également d’intervenir pour mieux les aider à penser l’incertitude. Nassim Taleb pourtant n’a pas de solutions. Tout au plus peut-il leur fournir une leçon de vie : une certaine familiarité avec le fortuit permet d’éviter les pires écueils et favorise certaines réussites.

Avoir 15 ans sous les bombes et alors ?

Par réflexe, on se dit qu’avoir eu 15 ans pendant la guerre civile et voir son pays passer « du paradis à l’enfer » a dû jouer dans sa construction intellectuelle. Mais Taleb, qui plus que tout déteste les liens de causalité trop évidents, s’est amusé à faire le décompte des courtiers libanais ayant vécu une partie de leur adolescence dans les caves des immeubles beyrouthins. Résultat : sur la trentaine dénombrée, aucun n’a, comme lui, développé une conscience de l’imprédictibilité. C’est bien plus par réaction à ce Liban de la guerre que Nassim Taleb s’est construit. « Je devins un idéaliste rebelle et développai très tôt un goût pour l’ascétisme hostile aux signes ostentatoires de richesse, allergique à la quête de luxe manifeste de la culture levantine et à son obsession pour les choses monétaires. » Dans son ouvrage, il s’amuse à rappeler un épisode de son adolescence, où il fut arrêté lors d’une manifestation étudiante, pour avoir « prétendument attaqué un policier avec une dalle de béton – incident qui a eu des répercussions étranges puisque mon grand-père, alors ministre de l’Intérieur, fut la personne qui signa l’ordre d’écraser notre rébellion ». La manifestation se termina mal : face aux jets de pierres des étudiants, des policiers tirèrent, tuant l’un des manifestants. Défier l’autorité, en l’occurrence l’autorité gouvernementale et familiale se mêlant dans son cas, lui révéla une certaine appétence au risque. « C’est une chose de défier superficiellement l’autorité en s’habillant de manière anticonformiste (…). C’en est une autre de se montrer déterminé à traduire ses convictions en actes. »
Est-ce alors d’avoir baigné au sein d’une famille grecque-orthodoxe de la “bourgeoisie éclairée” libanaise ? Son père, Najib Taleb, médecin, comme son grand-père, Fouad Ghosn, ont certes beaucoup compté. Mais là encore la leçon qu’il en tire désoriente. « J’ai observé de près mon grand-père, qui fut ministre de la Défense et plus tard ministre de l’Intérieur et vice-Premier ministre au début de la guerre avant le déclin de son rôle politique. Malgré sa position, il ne semblait pas en savoir plus sur ce qui allait se passer que Mikhaël, son chauffeur. (…) Je remarquais que des personnes très intelligentes et bien informées ne faisaient pas mieux que des chauffeurs de taxi en termes de prévisions, mais il y avait néanmoins une différence cruciale. Les chauffeurs de taxi ne croyaient pas comprendre autant de choses que les gens cultivés – clairement ce n’était pas eux les experts et ils le savaient. » Depuis, il voue une confiance presque sans bornes aux chauffeurs de taxi, qu’il soumet régulièrement à des tests “empiriques” divers et variés, mais se méfie de tout expert autoproclamé.

1987, année charnière

Vivre le krach boursier d’octobre 1987, ce fameux “lundi noir” où le Dow Jones chuta brutalement de 500 points, alors qu’il travaillait pour la banque First Boston, a eu en revanche une importance quasi initiatique dans son parcours. « Je m’aperçus que je me souciais de l’argent comme d’une guigne. J’éprouvai la sensation la plus curieuse de ma vie, celle d’une trompette assourdissante me claironnant que j’avais bel et bien raison ; elle raisonnait tellement fort que tous mes os vibraient. Je n’ai plus jamais ressenti cela depuis et je ne pourrai jamais l’expliquer à ceux qui ne l’ont jamais vécu. C’était une sensation physique – une sorte de mélange de joie, de fierté et de terreur. » Ce jour-là, alors que certains de ses confrères songent déjà à se défenestrer (certains passant d’ailleurs à l’acte), ses positions à lui enregistrent des millions de bénéfices. Il fait gagner à la banque quelque 40 millions de dollars, l’équivalent de 80 millions de dollars actuels. La chance ? Sans nulle doute. Et aussi, déjà, une certaine accointance avec le hasard. « Je redoutais une victoire à la Pyrrhus : les événements m’avaient donné raison sur le plan intellectuel, mais je craignais de n’avoir que trop raison et de voir le système se désagréger sous mes pieds. » Car ce n’était pas la première fois que Nassim Taleb se retrouvait confronté aux lois du hasard. S’il ne leur donne pas encore le nom de Cygnes Noirs, il commence cependant à en pressentir l’aspect déterminant.

Premier hasard

Nous sommes en 1985. Taleb est alors trader d’options chez Indosuez. À cette époque, la France, l’Allemagne, le Japon, le Royaume-Uni et les États-Unis viennent de signer les accords de Plazza : ces pays acceptant d’intervenir sur le marché des changes afin de déprécier les cours du dollar américain par rapport à ceux du yen et du mark allemand. « Je choisis très tôt la voie de la finance quantitative, dont je fis mon travail principal. Je devins “quant” et trader à la fois – un quant étant un scientifique industriel qui applique les modèles mathématiques de l’incertitude à des données financières (ou socio-économiques) et à des instruments financiers complexes. À cette exception près que j’étais quant à l’envers : j’étudiais les failles et les limites de ces modèles en quête d’une “fracture platonique” où ils tombent en panne (cette expression renvoie au lieu où, selon Taleb, notre représentation de la réalité cesse à notre insu de s’appliquer, NDLR). » C’est donc par complet hasard qu’il prend des options “buy out” sur le dollar, pariant sur la chute de son cours. « J’ai appris par erreur », dit-il. Prendre de telles options ne lui coûte rien. Ou presque rien. Mais quand la baisse se réalise, Nassim Taleb rafle la mise. Il devient alors obsessionnel, cherchant à débusquer (et à utiliser à bon escient) ces “valeurs aberrantes”, ces Cygnes Noirs.

Loin des marchés

Après la crise de 1987, Wall Street commence à l’ennuyer. Il s’expatrie à Chicago, pour rejoindre le nec plus ultra de la finance quantitative et du trading. Des hommes qui, comme lui, privilégient une approche empirique des marchés. « Je m’organisais pour travailler un minimum – mais intensément (et en m’amusant) –, me concentrer sur les aspects les plus techniques de mon métier, ne jamais assister aux “réunions”, éviter la compagnie des gagnants et des hommes en costume qui ne lisent jamais de livres et prendre une année sabbatique en moyenne tous les trois ans, pour combler les lacunes de ma culture scientifique et philosophique. » En 1997, il publie son premier essai, s’éloignant de plus en plus des allées de la finance pour devenir ce qu’il a toujours voulu être : un penseur-flâneur circulant dans les villes en Vespa rouge (malgré les risques d’accidents), adepte des promenades méditatives et des concertos de Rachmaninov en sourdine. « Je préfère de beaucoup un artisanat subtil fondé sur la débrouillardise, à une science manquée en quête de certitude. »
Taleb passe son temps à lire, « au moins 60 heures par semaine », assure-t-il, prenant plaisir à engranger un savoir multidisciplinaire, depuis la philosophie antique à la médecine ou aux mathématiques. Il passe également une partie de son temps à compiler, grâce à l’aide d’un réseau d’informateurs aussi curieux que lui, un vaste ensemble de données, d’études qui lui servent ensuite à démolir les théories de certains de ses confrères nobélisés. Car, parmi ses bêtes noires, on compte un nombre anormalement élevé de Nobel. Notamment Myron Scholes et Robert Merton, colauréats du prix en 1997. Ces deux-là ont en effet été récompensés pour avoir réussi à déterminer le moyen de calculer le prix d’une option sur action (soit un contrat qui donne au porteur le droit de souscrire des actions à un prix déterminé ou déterminable, pendant une période spécifiée). Leur hypothèse se fondait sur la loi normale, la théorie de Gauss, la fameuse courbe en cloche, qui permet de calculer des moyennes, et que Taleb voue, avec la même ardeur que les Nobel, aux feux de l’enfer. Leur formule a connu un succès gigantesque au point de contaminer le monde de la finance, des places de marché aux écoles de commerce. « C’est la contagion (des idées) qui scelle le destin d’une théorie en science sociale, pas sa validité. »
En 1997, les deux Nobel s’associent pour fonder une société de courtage, la Long Term Capital Management (LTCM). Pour Taleb, la LTCM est une sorte d’exemple quasi insurpassable de l’« obscurantisme académique » dont les statistiques savantes ne peuvent rien anticiper faute de tenir compte des risques incalculables. Mais à l’été 1998, le gouvernement russe, dans l’incapacité de verser ce qu’il devait aux souscripteurs de ses obligations, déclenche une série d’événements qu’aucune courbe statistique n’avait prévu. Les deux Nobel n’ont rien vu venir. En quasi-faillite, la LTCM en appelle à la Réserve fédérale américaine pour faire face. « Les pertes furent énormes (de l’ordre de 100 milliards de dollars, NDLR), trop énormes pour nous permettre de ne pas tenir compte de la supercherie intellectuelle. » Nassim Taleb l’avoue : il s’attendait à un sursaut. Qu’enfin les économistes admettent leur erreur d’analyse. Mais le monde continue comme si de rien n’était. La formule des Nobel servant en particulier à fabriquer des produits structurés de type CDO (Collateralized debt obligations)… À l’origine, aujourd’hui, de la crise des “subprime”. Bref, avance Taleb, à vivre dans un monde dominé par l’extrême tout en lui appliquant des méthodes adaptées à un univers moyen. « C’est comme si l’on inventait un médicament destiné aux plantes et qu’on l’appliquait aux êtres humains. »

Procéder par tâtonnement

Peut-être est-ce pour cela qu’il choisit de revenir à la finance en 1998 en cofondant Empirica LLC (par référence au philosophe antique, Sextus Empiricus), une société de gestion des risques, destinée à assurer d’autres fonds spéculatifs contre la survenue de Cygnes Noirs (voir page 48 “La stratégie des haltères”). Quand on demande à Nassim Taleb de définir la méthode d’Empirica LLC, il affirme que ce fonds était autant un « laboratoire de recherche qu’une société de trading ». Ses méthodes reposant davantage sur l’empirisme – par tâtonnements – que sur une quelconque théorie en vogue. En 2004, pour des raisons personnelles (on lui diagnostique tardivement un cancer de la gorge, aujourd’hui “en phase de rémission”), il choisit de revendre Empirica LLC à ses employés et ses associés, ne gardant au final que 20 % du capital, et de se concentrer à l’écriture d’essais. Rebaptisé Universa Investments LP, le fonds de protection, dont il reste toujours une éminence grise, assure pour un milliard de dollars d’investissements (ce plafond lui est imposé par la loi), ses investisseurs contre certains événements à l’origine des krachs boursiers.

L’art du secret

Nassim Taleb cultive le secret. Il devient quasi paranoïaque lorsqu’on évoque ses engagements actuels sur les Bourses. Impossible de savoir, par exemple, quel niveau de rendement Universa assure à ses investisseurs. Au-delà du secret professionnel, il craint aussi de se voir réduire à la posture de trader, dont la pensée devrait se concentrer sur le devenir des marchés. « Si j’ai présenté mes idées dans la finance, c’est parce que c’est là que je les ai affinées. » Mais ce qui intéresse Nassim Taleb, c’est de défaire les certitudes humaines pour mieux instiller le doute. « J’essaie de trouver les moyens de vivre dans un monde que nous ne comprenons pas. Comment prendre des décisions quand tout est incertain ? » Sa dernière marotte ? Les changements climatiques. « La planète est un corps complexe que nous ne comprenons pas. Je ne suis même pas sûr que l’homme soit responsable du réchauffement. Mais, à défaut de certitude, je crois qu’il faut tenter d’en préserver la forme initiale et tenter de minimiser notre impact. » C’est pour cela qu’il continue de courir le monde, de conférences en débats pour tenter de promouvoir ses idées ainsi que celles d’autres chercheurs à l’image du mathématicien Benoît Mandelbrot, le père de la géométrie des fractales, auquel son petit “Cygne Noir” à lui, son essai, est dédié.

(1) Au XVIIe siècle, tout le monde pensait qu’un cygne était forcément blanc. Mais lors de la découverte de l’Australie, les scientifiques s’aperçurent qu’il existait aussi une espèce de “cygne noir”.


Bio express
• La cinquantaine (il refuse de donner son âge exat), Nassim Taleb est né à Amioun, où se situe toujours la maison familiale. Son père, Najib Taleb, était médecin (oncologiste) et anthropologue. Il fut également doyen de la faculté de l’USJ. Son grand-père paternel, dont il porte le prénom, fut, lui, juge à la Cour constitutionnelle. Quant à son grand-père maternel, Fouad Ghosn, il fut député et vice-Premier ministre avant le déclenchement de la guerre civile. Nassim Taleb est marié, a deux enfants. Il vit aux États-Unis.
• Professeur, chercheur en science cognitive du Laboratoire sur la psychologie de l’incertitude à la London Business School. Il fut pendant neuf ans attaché au département de mathématiques de l’Université de New York et pendant deux ans au département de statistiques de l’Université du Massachusetts.
• Études : Lycée français de Beyrouth ; thèse doctorale de l’Université de Paris Dauphine (France) ; MBA de l’école de commerce de Wharton, université de Pennsylvanie (États-Unis).
• De 1998 à 2004, cofondateur du fonds de protection Empirica LLC (aujourd’hui Universa). Auparavant trader d’option chez UBS, First Boston Bank, Indosuez…

Essais de Nassim Taleb
“The Black Swan : The Impact of the highly improbable”, édition Random House, 2007. Disponible en français sous le titre : “Le Cygne Noir, la puissance de l’imprévisible”, Les Belles lettres, septembre 2008.
“Fooled by Randomness : The Hidden Role of Chance in Life and in the Markets”, édition Random House, 2001. Disponible en français sous le titre : “Le Hasard sauvage : des marchés boursiers à notre vie, le rôle caché de la chance”, Les Belles Lettres, 2005.
“Dynamic Hedging : Managing Vanilla and Exotic Options”. New York : John Wiley & Sons, 1997 (ouvrage qui reprend les idées de sa thèse).