Le Liban a sa légende. Il s’appelle Joseph Mouawad. Bien sûr, quelques joueurs professionnels, d'origine libanaise, se distinguaient déjà : l'Australien Joe Hatem, les Américains Freddy Deeb ou Sam Farah. Mais Joseph Mouawad n'est pas un professionnel. Promoteur immobilier, propriétaire du Park Tower près de l'hôpital Rizk, il se définit d'abord comme un « amateur qui a eu ses cinq minutes de gloire ». Car il lui a fallu beaucoup de chance pour décrocher le premier prix lors de l'European Poker Tour (EPT) au Victoria de Londres en 2007. « Il faut être un bon joueur pour remporter pareille compétition. Mais la chance joue énormément. La preuve ? Regardez les tables finales des championnats : ce ne sont jamais les mêmes qui s'y retrouvent », dit son ami Élie Ghazal avec qui il joue deux fois par semaine au Texas Hold’em. À Londres, Mouawad a empoché plus de 600 000 livres sterling (environ un million de dollars). Le croirez-vous ? L'argent n'était pas l'adrénaline. « Ce que j'aime, c'est le jeu : le challenge autant que la compétition. D'ailleurs, je suis plutôt un petit joueur. Le titre comptait davantage. » L'histoire commence sur le site de Pokerstars. Mouawad y rafle sa sélection dans un tournoi satellite. Le site lui offre alors ses frais d'inscription et de séjour à Londres. « Il y avait 420 joueurs dans ce tournoi. À la moitié du jeu, mes gains étaient en dessous de la moyenne des participants. Rien ne me permettait d'espérer. » Joseph Mouawad affirme qu'il faut savoir être patient et jouer des mains dont on n'a pas l'habitude : un équilibre entre conservatisme et agressivité qui caractérise son jeu, selon les spécialistes. Le virus du poker, c'est dans les caves de Jounieh, la ville où vivait sa famille, qu'il l'a attrapé. Depuis il n'a jamais cessé. « J'ai fait mes études d'ingénieur à Los Angeles. Las Vegas est tout à côté. » Joseph Mouawad définit son addiction au Texas Hold'em comme une passion sociale. « On joue entre 17 heures et 20 heures. Nos femmes nous rejoignent parfois et jouent elles-mêmes au bridge, au 14. C'est très convivial, très amical. Ici, on s'amuse. » Prochain voyage ? Le tournoi de Monaco auquel il a déjà participé deux fois. « On voit de plus en plus de Libanais. À Londres, j'étais le seul en 2007. En 2008, nous étions une quinzaine de Libanais. Autant que de joueurs français. »
Joseph Mouawad, 48 ans, entrepreneur
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