Après deux années difficiles destinées à absorber le choc traumatique de la guerre de 2006, les développeurs de plages recommencent à délier leur bourse.
Pour cette saison 2009, les investisseurs s’intéressent au secteur tant au niveau des nouveaux projets que des travaux de rénovation et d’embellissement de certaines plages (Bamboo Bay et Eddé Sands).
De nouvelles zones géographiques plus au nord de Beyrouth, comme Enfé, sont ciblées par les opérateurs de restauration et d’hôtellerie, tel Tony Saadé (La Fondue, Eleven, Montagnou).
Au total, les plages libanaises occupent une superficie ne dépassant pas les 400 000 mètres carrés pour un investissement total de 80 millions de dollars, dont la moitié va au projet ambitieux de Roger Eddé à Jbeil, le Eddé Sands.
L’appellation plages recouvre en fait les projets qui ont vu le jour au début des années 1990 et qui ne cessent de se multiplier depuis. Il s’agit de plages de sable ou de galets, ouvertes le jour et la nuit durant la saison estivale qui offrent un service de restauration et de bars. Contrairement aux autres complexes balnéaires essentiellement situés sur le côte nord de Beyrouth, ces plages accueillent des clients sans location de cabines ou abonnement saisonnier (Rimal), carte de membres (ATCL) ou nécessité de posséder un bungalow communément appelé “chalet” au Liban (Portemilio). Ici, il suffit de payer un droit d’entrée journalier pour accéder aux services de la plage, à leur tour payants.
Ces plages sont à la mode aussi parce qu’elles privilégient la nature et l’accès direct à la mer, contrairement aux complexes bétonnés qui foisonnent le long de la côte. Des décorateurs de renom sont souvent appelés pour donner aux plages une atmosphère jeune et décontractée. La clientèle cible est constituée le plus souvent, outre les locaux, des expatriés qui visitent le Liban à la saison estivale. Ces derniers sont très friands de tels concepts de plages, existant en Europe.
Les tarifs augmentent chaque année, pour une moyenne d’entrée par personne qui tourne autour des 15 à 20 000 livres (10 à 13 dollars), avec parfois des restrictions à l’entrée, tel l’Orchid qui refuse les moins de 21 ans. Car la demande ne cesse d’augmenter depuis le début des années 1990. Une tendance qui est d’abord née au sud de Beyrouth, entre Jiyé et Saïda, malgré les embouteillages antérieurs à l’inauguration de l’autoroute de l’entrée sud de la capitale. Jonas Beach, le pionnier, a vu le jour en 1993 suivi des plages Saint-John et Atlas Beach (disparues depuis). Bamboo Bay est arrivée sur le marché en 1999 et s’est démarquée des plages n’ouvrant que la journée, en attirant des centaines de noctambules adeptes de ses beach parties. Les ouvertures se sont ensuite succédé, dont celles d’Eddé Sands en 2003 sur la plage de Jbeil et de l’Océana en 2004.
L’année 2006 a marqué un tournant dans le développement du secteur, puisqu’elle était en même temps l’année la plus ambitieuse avec le plus grand nombre d’ouvertures (Orchid, Lazy B, Pangea) mais aussi l’année la plus catastrophique puisque la guerre avec Israël a anéanti les espoirs des plagistes.
Les deux années suivantes ont été consacrées à digérer le coup. Quasiment, aucune inauguration n’ayant été signalée en 2007 et 2008.
Le marché représente actuellement environ 25 millions de dollars de chiffre d’affaires, si on compte uniquement les tarifs d’entrée la journée, sans compter la restauration, les produits dérivés et les boutiques. Malgré la reprise des investissements cette année, le potentiel de développement reste important, puisque seules une vingtaine de plages s’étalent de Rmeil à Batroun avec une capacité moyenne par jour qui varie de 250 à 5 000 personnes et une moyenne de 1 000 personnes par plage et par jour, souvent dépassée les week-ends.
Si l’on considère que la saison fait 140 jours, cela représente une offre de 2,8 millions de places au total, alors que le potentiel est supérieur à quatre millions (deux millions de touristes et 3,5 millions de Libanais résidents).
Le littoral étant relativement saturé aux abords directs de la capitale, de Saïda à Batroun, les futurs développements devront se focaliser dans les régions au sud de Saïda, délaissées à cause des occupations israéliennes répétées. On peut facilement prévoir que cette partie du littoral connaîtra un succès très important d’abord, parce qu’elle est inexploitée et que les structures touristiques existantes sont dérisoires, mais aussi parce que les alentours de Tyr comptent les plages de sable les plus belles et les plus vastes du pays.
Bien que juteux, le marché des plages n’attire jusqu’à présent que des indépendants ou bien sur des propriétaires terriens comme les Azzi, les Boustani au sud de Beyrouth et Eddé au Nord. Malgré des rumeurs récurrentes, aucun opérateur hôtelier n’a encore signé de partenariat ou de gestion d’une de ces plages. L’arrivée d’un acteur international pourrait faire bouger les choses dans un proche avenir. D’autant qu’il y a une place à prendre sur le créneau encore inexploité des “resorts”. Ce concept, qui propose au client toutes les facilités lui offrant la possibilité de passer plusieurs jours sans sortir de l’hôtel, est encore inexistant au Liban malgré quelques initiatives locales approchantes (Eddé Sands). Aujourd’hui, c’est le contraire qui se passe, des plagistes indépendants cherchent à faire de l’hôtellerie et proposent déjà des bungalows et des chambres à louer à la journée ou à la saison. Les plages au Liban
Plage Date d’ouverture Investissement (en dol.) Capacité Tarifs d’entrée Nb. de restaurants Superficie (en m2) Emplacement
Bamboo Bay 2002 1,5 million 1 200 • Adultes : 30 000 LL 2 30 000 Jiyé
• Enfants : 15 000 LL
Pangéa 2006 9 millions 1 800 • Ad. : 22 000 LL, 25 000 LL (w-e) 2 45 000 Jiyé
• Enf. : 11 000 LL, 15 000 LL (w-e)
Orchid 2006 800 000 250 • 30 000 LL - 6 500 Jiyé
La Voile 2002 2 millions - • Ad. : 15 000 LL 1 18 000 Rmeilé
• Enf. : 10 000 LL
Laguava 2004 6 650 000 - • Ad. : 20 000 LL, 25 000 LL (w-e)
• Enf. : 10 000 LL 2 50 000 Rmeilé
Jonas 1993 40 000 350 • Ad. : 15 000 LL 1 6 000 Jiyé
• Enf. : 10 000 LL
Lazy B 2006 500 000 500 • Ad. : 22 000 LL, 25 000 LL (w-e) 1 20 000 Jiyé-Damour
• Enf. : 11 000 LL
Océana 2004 5,4 millions 3 000 • Ad. : 22 000 LL, 27 000 LL (w-e) 7 33 000 Damour
• Enf. : 12 000 LL, 15 000 LL (w-e)
Eddé Sands 2003 40 à 45 millions 5 000 • Ad. : 20 000 LL, 30 000 LL (w-e) 7 100 000 Byblos
• Enf. : 8 000 LL, 10 000 LL (w-e)
Bonita Bay 2001 8 millions 300 • Ad. : 8 000 LL, 15 000 LL (w-e) 1 3 800 Batroun
• Enf. : 5 000 LL, 10 000 LL (w-e)
Ocean Blue 2005 3,7 millions 3 500 • Ad. : 10 000 LL, 15 000 LL (w-e) 2 37 500 Byblos
• Enf. : 5 000 LL, 7 500 LL (w-e)
Pierre and Friends 2003 100 000 300 - 1 2 000 Batroun
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