Le Gazoduc arabe, ou Arab Gas Pipeline, est l’un des rares projets à caractère régional à avoir réussi à faire fi de l’instabilité politique de la région pour voir le jour sans problème majeur.
L’objectif du projet est la mise en place d’un gazoduc liant plusieurs pays de la région et qui transportera, dans un premier temps, du gaz égyptien et, dans un second temps, irakien, vers la Syrie, la Jordanie, le Liban et la Turquie.
À terme, le gazoduc aura la capacité de transporter l’équivalent de plus de 10 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an.
Pour tous les pays l’ayant intégré, le projet donne accès à une nouvelle forme d’énergie, moins chère et moins polluante, qui permet de fournir les centrales électriques et les autres grands projets industriels. Le Gazoduc arabe comporte cependant aussi des avantages plus spécifiques. Ainsi pour l’Égypte c’est l’occasion de tirer des bénéfices plus conséquents de ses réserves gazières et de bénéficier ainsi de rentrées en devises non négligeables ; pour la Jordanie et la Syrie c’est le moyen de générer des revenus grâce au transit de gaz sur leurs territoires respectifs ; la Syrie bénéficie par ailleurs d’une nouvelle ressource pour remplacer ses réserves de pétrole qui se tarissent et se pose maintenant aussi comme un candidat sérieux pour le transfert, à plus long terme, de gaz liquéfié irakien et du Golfe vers l’Union européenne.
Au départ, les coûts de construction du Gazoduc arabe étaient estimés à environ un milliard de dollars. Ils ont récemment été revus à la hausse pour se chiffrer autour de 1,2 milliard. Le projet est l’un des plus importants programmes de coopération monté par les pays de la région depuis des dizaines d’années.
La construction de la première phase du gazoduc, qui va d’Égypte vers la Jordanie, a été terminée en 2004. Son coût est estimé à environ 230 millions de dollars, largement financé par le Fonds arabe pour le développement économique et social et le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe. La seconde phase a mené le gazoduc d’Aqaba à la frontière syrienne. Terminée en 2005, elle a coûté environ 300 millions de dollars, là aussi financés par des fonds arabes et islamiques.
La troisième phase, entièrement située en Syrie, s’étale théoriquement sur 600 kilomètres et se découpe en deux parties. La première, menant à Homs, est maintenant également terminée. Cette partie du gazoduc, longue de 324 kilomètres, a été construite par Stroytransgaz, la filiale ingénierie de Gazprom, le géant russe du gaz, pour un coût d’environ 160 millions de dollars. Le Fonds de l’OPEP pour le développement international ainsi que la Banque islamique de développement ont contribué à son financement, à hauteur de 30 millions de dollars pour le premier et de 51,7 millions pour la seconde.
La seconde partie située en Syrie doit aller de Homs à la frontière turque. La construction de ce tronçon reste encore à faire et ne démarrera probablement pas avant que l'Égypte augmente de manière significative sa production.
Le Liban est quant à lui déjà connecté au réseau syrien à travers le gazoduc Gasyle.
À terme, le Gazoduc arabe est censé transporter 1,5 milliard de mètres cubes par an vers le Liban, 2 milliards vers la Syrie, 3 milliards vers la Jordanie, 2 à 4 milliards vers la Turquie et 2 à 6 milliards vers l’Europe une fois le gazoduc Nabucco terminé.
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