On pourrait penser que les entrepreneurs palestiniens croulent sous trop de contraintes liées à l’occupation israélienne. Mais depuis 2000, des start-up palestiniennes, souvent “techno”, se sont créées à l’image de Asal Technologies, qui emploie aujourd’hui 80 programmateurs et travaille en collaboration avec de grandes compagnies comme les américaines Cisco et Intel et l’israélienne Ness. Cette réussite est en partie liée au phénomène de sous-traitance d’entreprises israéliennes, qui profite d’une main-d’œuvre parmi la moins chère du monde. Selon l’ONG Mercy Corps, l’emploi d’un programmeur palestinien arrive au second rang mondial après la Jordanie pour son faible coût : 170 dollars la journée de travail contre 750 dollars la journée en Israël. « Le secteur du high-tech peut devenir la locomotive de l’économie palestinienne », surenchérit Zihad Jaser, l’un des dirigeants de Mercy Corps. Aujourd’hui, quelque 2 000 étudiants, futurs ingénieurs IT, sortent chaque année sur le marché du travail palestinien. De grandes firmes internationales ont saisi cette opportunité et ouvert à Ramallah. Cisco est ainsi engagée depuis 2008 dans des projets de développement – 10 millions de dollars ont été investis dans la formation de ses collaborateurs palestiniens – en coopération avec différentes sociétés de software palestiniennes. Selon Zika Abzuk, le directeur pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique de Cisco : « Dans les trois années à venir, le réseau régional intégrera la représentation de Ramallah qui disposera alors de 200 salariés. » Mais la success story “palestinienne” s’appelle Ghost (Global Hosted Operating System). Le logiciel permet à chaque internaute d'accéder gratuitement à l'intégralité de ses données à distance, c'est-à-dire à partir de n’importe quel PC ou d’un téléphone mobile. Ghost a reçu le soutien du fonds américain Benchmark, qui y a injecté deux millions de dollars. Aujourd’hui, cette start-up qui revendique quelque 200 000 utilisateurs dans le monde a atteint son seuil de rentabilité. Mais sa véritable originalité repose sur le partenariat technologique mis en place entre les deux équipes qui concourent à son développement. Car si l’une des équipes est bien palestinienne ; l’autre est… israélienne. Le centre palestinien, basé à Beit-Jala, près de Bethléem emploie 20 ingénieurs (contre 30 à Modiin, côté israélien). D’autres lui ont emboîté le pas : al-Tariq Systems, spécialiste des technologies web créé en 2003, emploie 38 salariés ; Dimensions Consulting Company, fondée en 2007, travaille sur les “systèmes intégrés” utilisés dans le secteur de la santé… Signe qui ne trompe pas : le fonds de Dubaï Abraaj capital-risque a lancé en février dernier un fonds d’investissements de quelque 50 millions de dollars, pour les entreprises palestiniennes. Dans les quatre prochaines années, ce fonds envisage de prendre entre 20 et 25 participations dans des PMI-PME palestiniennes.
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