Parlez à n’importe quel féru de technologies et il confirmera : « La Jordanie est la communauté technologique la plus aboutie même si la comparaison avec la Silicon Valley est prématurée », avance Omar Cristidis, fondateur du premier forum arabe des entreprises du Net, ArabNet. La raison ? Toujours ce fameux écosystème, nécessaire à la réussite des entreprises innovantes. Premier élément : l’existence de centres de recherches universitaires dédiés aux nouvelles technologies. À l’image d’al-Hassan Science City, qui combine, en un seul et même campus (Amman), une université dédiée aux nouvelles technologies, des centres de recherches, des incubateurs et organise des rencontres régulières avec des investisseurs. « C’est l’équation connaissance académiques – création de jeunes entreprises – investisseurs qui permet aux États-Unis d’être à la tête de la nouvelle économie », fait valoir Fadi Bizri, fondateur de la start-up libanaise Iltaqi. Deuxième élément important : une volonté gouvernementale. En Jordanie, le roi lui-même incarne cette volonté publique, initiant ainsi des politiques favorables à l’emploi des quelque 4 000 ingénieurs IT qui sortent chaque année des universités jordaniennes… Démarrée au tournant des années 2000, cette politique a notamment consisté en une baisse du capital minimum requis (1 400 dollars désormais contre 50 000 auparavant) pour la création d’entreprises. Dix incubateurs existent dans l’ensemble du territoire, dont certains liés à l’industrie des nouvelles technologies. Autre facteur de réussite, l’infrastructure télécom qui figure parmi les moins onéreuses et les plus rapides de la région. Sans compter l’existence de différents fonds d’investissement locaux comme Acceleratortech, qui investit dans des entreprises technologiques, IV Holding, dédié au capital d’amorçage, ou Riyada Venture, un intermédiaire financier qui s’intéresse à des start-up encore en projet. Riyada a été racheté au début de l’année par Abraaj capital-risque, le fonds de Dubaï qui possède quelque 7 milliards d’actifs sous gestion. « En l’espace de cinq ans, la Jordanie est passée d’un secteur de la high-tech estimé à environ 50 millions de dollars à aujourd’hui un milliard de dollars », estime Walid Hanna, directeur du fonds d’investissement Middle East Venture Partners. L’existence d’une première génération d’entreprises technologiques a servi de catalyseur. Le cas du portail d’information Maktoob racheté par Yahoo! en août dernier est sur toutes les lèvres. Mais d’autres, plus petites, comme Zingku, fondée en 2006 par Sami Shalabi, partenaire de l’initiative régionale Yalla Start-up et, rachetée par Google en 2008 figure aussi parmi les belles réussites du web jordanien. Ikbis, le YouTube arabe, lancé à la fin 2006, met en ligne quelque 9 millions de vidéos par mois. Et affiche sa bonne santé : car contrairement à YouTube (racheté en 2006 par Google pour 1,65 milliard de dollars) qui n’est toujours rentable, Ikbis, lui, couvre ses frais grâce aux publicités en ligne ainsi qu’à des partenariats signés avec des opérateurs télécoms. Très présent sur les technologies Internet, le royaume hachémite n’a pas non plus l’intention de laisser passer la “révolution mobile”. Accelerator Technology Holding (dont dépend le fonds IV Holding) a annoncé le lancement prochain d’un nouveau fonds dédié exclusivement aux start-up qui développent des applications pour les mobiles…
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