Domaine : réseaux sociaux
Financement initial : moins de 5 000 dollars
Fondé : en 2010
Fondateur : Fadi Bizri
Site : www.iltaqi.com

Juillet 2009 : Fadi Bizri passe ses vacances au Liban. Lui qui a travaillé pendant deux ans dans une start-up londonienne ne compte rester que quelques semaines à Beyrouth, histoire de voir sa famille. « Je traîne avec une bande de quinze amis. Chaque fois, on se SMS ou on se e-maile pour savoir où sortir le soir, ou si l’un d’entre nous a une idée particulière d’escapade pour le week-end. » Rien que du très banal au Liban, sauf que Fadi sent son exaspération monter face à ce qui devient vite une masse incontrôlable de SMS ou de e-mails. C’est à partir de cette frustration que l’idée de développer un outil dédié à l’organisation de soirées, de sorties, voire de vacances se concrétise. Avec Iltaqi, l’utilisateur « signale son intention » (oui, je veux sortir ; non, je ne suis pas libre). En parallèle, il crée ses réseaux en les segmentant (anciens du lycée, collègues de travail, potes de l’armée, copains de sport…). Lorsqu’il cherche des compagnons de sortie, il signale son intention et envoie une proposition comme « Qui veut partir en pique-nique à Salima ce week-end ? » à l’un de ses réseaux. Dans les échanges, seules les personnes ayant signalé leur désir d’escapade (ou a minima signalant qu’elles sont ouvertes à toutes suggestions) seront informées. Pour Fadi Bizri, les grands réseaux sociaux répondent mal à ce besoin. « Le cercle d’amis est trop large. Trop de bruit se crée. » En construction, le site devrait être relayé par une application pour les téléphones mobiles ainsi que des applications à télécharger pour mieux gérer ses comptes sur les réseaux sociaux. Il devrait également intégrer des éléments de géolocalisation qui signalent grâce au pistage des réseaux wi-fi où chacun se trouve. Créé au Liban, Iltaqi ne devrait pas s’y limiter. « Il sera lancé en anglais, pour les “early adoptors”. Mais il faudra vite une version arabe. » Fadi Bizri a commencé à développer seul le contenu. « Je n’ai pas dépensé beaucoup d’argent. Car je sais ce dont j’ai besoin et je négocie en fonction. » Mais il commence aujourd’hui à rechercher des programmateurs capables de l’assister. Quant à savoir comment se rémunérer ? La question est encore prématurée, mais il songe à plusieurs hypothèses : « D’abord, la publicité : les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration, dont les pubs apparaîtront en fonction des mots-clés, devraient être intéressés. Pour eux, la valeur ajoutée reposera sur une cible réellement intéressée par leurs suggestions. Ensuite, à l’instar du modèle de développement d’autres sites, on peut envisager une formule free-premium : l’accès au site gratuit, l’application pour le mobile payante. » Des pistes de réflexions pour l’heure et un espoir : celui de ne pas s’être trompé. « J’aurais pu développer l’idée au Canada où j’ai terminé mes études. J’ai choisi de rester au Liban parce que je sens la communauté frémir ici. Elle se fédère, se constitue sous nos yeux. » C’est pour vivre cette excitation des débuts que Fadi a quitté Londres pour Beyrouth et passe son temps désormais à sortir le soir (quand il ne construit pas son site).