Domaine : moteur de recherche pour l’emploi
Financement initial : privé
Fondé : en 2007, lancement en octobre 2009
Fondateurs : Ziad Ghorayeb, Ali Wehbé et Tarek Wehbé
Site : www.jomea.com

Un énième moteur de recherche d’emplois ? A priori, rien ne semble distinguer Jomea (Job Opportunity Middle East and Africa), lancé en octobre 2009, de Monster, l’agrégateur, de référence en matière d’e-recrutement ou de ses équivalents dans le monde comme le site Bayt.com. Première grande différence pourtant : Jomea ne se contente pas de publier les offres d’emploi, qui lui parviennent en direct via les entreprises partenaires. Ce moteur “crawle” aussi le web en permanence, “aspirant” et indexant des centaines de sites, parfois concurrents. Deuxième différence, Jomea est un site gratuit, aussi bien pour l’entreprise qui publie son annonce que pour l’utilisateur qui y répond. « En général, ces sites se rémunèrent aux taux de clic », explique Ali Wehbé, l’un des trois fondateurs, responsable du marketing. Jomea, lui, se rétribue uniquement sur les bannières publicitaires. D’où l’importance de l’équipe commerciale : trois personnes travaillent à démarcher les annonceurs pour le Liban. Les ventes “internationales” devraient, elles, être confiées à des agents dans chaque pays au fur et à mesure du développement du site. « La publicité en ligne ne fait pas encore partie des pratiques : elle ne représente encore que 1 % des budgets. Notre chance, c’est notre démarche régionale, qui nous permet de toucher des marchés locaux plus matures comme l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Mais elle devrait exploser d’ici peu : tous les instituts projettent entre 4 et 4,5 % de parts de marché d’ici à 2013. » Enfin, Jomea se concentre sur deux zones géographiques peu couvertes : l’Afrique et le Moyen-Orient. Encore en phase beta, ce moteur se targue de posséder déjà dans sa base de données quelque 1 000 entreprises partenaires et d’attirer 2 000 visiteurs uniques par jour avec une durée moyenne de visite de presque sept minutes par page vue. « Le site connaît 40 % de croissance par mois. » Ni Ali Wehbé ni ses deux comparses n’ont cependant le profil du parfait “startupeur”. La nouvelle économie ? À des années-lumière de leurs parcours passé. Ali Wehbé dirige une compagnie privée de charters Swift Jet, basée au Caire quand son frère Tarek travaille comme développeur IT pour le ministère de la Santé canadien. Quant au troisième larron, Ziad Ghorayeb, il a fondé et dirige l’agence Side Communication, spécialisée dans l’organisation de conférences et l’événementiel, qui intervient notamment au Koweït ou en Libye. C’est aussi ce qui leur permet de n’être pas pris à la gorge et de développer Jomea sans contrainte de temps ou financière. « Nous nous connaissons depuis 20 ans et nous avions toujours voulu “faire quelque chose” ensemble. Plus particulièrement au Liban, pays que nous avions tous quitté. L’idée a germé à partir d’un double constat : les nouvelles technologies sont en pleine explosion dans la région et l’emploi de la génération des moins de 30 ans l’un de ses défis majeurs », reprend Ali Wehbé. C’est son frère, Tarek, qui a développé le site en faisant appel à quatre développeurs de Toronto. « Cela nous a coûté beaucoup d’argent ». Ali Wehbé refuse de donner un chiffre (entre 100 000 et 500 000 dollars) de peur que Jomea soit estimé ensuite à l’aune des investissements initiaux. « Mais au final, Jomea correspond aux standards internationaux. » Pour l’heure en anglais, des versions française et arabe sont à l’étude. Après quatre mois d’existence, le site commence à gagner de l’argent (même s’il est loin de son seuil de rentabilité) et un premier accord vient d’être signé pour la création d’un site franchisé en Tunisie. S’ils rêvent de “faire la culbute” et de revendre un jour leur “bébé” pour 10 ou 15 millions de dollars, les trois comparses ne sont cependant pas pressés. « Nous ne cherchons pas de l’argent, mais de la valeur ajoutée. Un investisseur qui prendrait 5 % de participation en échange de cash ? C’est non. Un investisseur qui nous aide à construire les étapes suivantes de notre suite ? C’est oui. » La prochaine étape ? Se faire connaître auprès des agences de médias de la région et amplifier la rumeur autour de ce nouvel outil.