Une nouvelle société de taxis sillonne les rues du Liban : les London Taxi ne se différencient pas seulement par leur look unique mais aussi par une qualité de service qui se veut haut de gamme.
Les compagnies de taxi pullulent au Liban. Comment se différencier dans un univers où seule l'ancienneté ou l'originalité d'un nom fait la différence, outre la qualité du service et les tarifs que seuls les clients déjà acquis peuvent apprécier ? Il y a plus d'un an, un nouveau concept a fait son apparition : celui des taxis roses dédiés aux femmes. Depuis avril, ce sont les taxis londoniens classiques, connus communément sous le nom de “Black Cabs”, qui investissent les routes du Liban. Cette fois, c’est la clientèle du luxe qui est visée. À l’origine de l'initiative : la National New Dawn, jeune société libano-anglaise qui s'est lancée en obtenant la franchise au Liban du constructeur London Taxi International, filiale automobile du groupe Manganese Bronze Holdings.
Des véhicules “cinq étoiles”
Lancées en 2006, ces voitures TX4 offrent, entre autres options, un réseau Internet sans fil haut débit MOBI adapté aux situations de mobilité, un téléviseur à écran LCD, un espace intérieur large à cinq sièges, la possibilité de payer par carte bancaire, ainsi qu'un accès pour les passagers en fauteuil roulant. « Cet ensemble d’atouts positionne nos London Taxi comme une espèce rare sur un marché loin de pouvoir se vanter d’une qualité de service irréprochable », commente Rabih Dib, directeur de la communication. Alors qu’à Londres, les chauffeurs des London Taxi sont connus pour leur connaissance encyclopédique de la capitale britannique ; au Liban, le détenteur de la franchise se contente d’un profil trilingue, tout en imposant un code strict de conduite : vêtus d’un costume et bénéficiant d’une cabine isolée de celle des passagers, les chauffeurs sont tenus de ne pas engager des discussions d’ordre politique ou de montrer des signes religieux ostentatoires.
Cette panoplie de services “singuliers” justifie selon Dib la tarification adoptée : 5 à 10 000 livres de surcharge par rapport aux prix habituels des courses aller-retour. Exemple : le trajet entre Achrafié et l’aéroport de Beyrouth est tarifé à 35 000 livres, contre 30 000 au prix du marché (soit 23 au lieu de 20 dollars). La différence est en revanche plus nette dans le cas d’un forfait à la journée : 220 dollars en London Taxi 5 sièges, contre 100 à 150 dollars la voiture 4 sièges au tarif commun. Un risque que la nouvelle compagnie ne juge pas exagéré, car si le marché des taxis semble saturé à première vue, il y a une place à prendre sur le très haut de gamme, estime-t-il.
Quinze véhicules noirs sillonnent aujourd’hui les routes du Liban. Un nombre encore faible qui s’explique par le coût unitaire élevé de chaque véhicule : 65 000 dollars pour l’achat et la mise en route. « Nous voulons parvenir à 50 véhicules d’ici à la fin 2010 », affirme Dib.
L'investissement est de 4 millions de dollars. Outre l’achat des voitures, il comprend la construction d’un magasin d’exposition et d’un garage de maintenance, l’installation d’un centre de contrôle à distance, la rémunération d’une trentaine de salariés ainsi qu’une campagne publicitaire. Le retour sur investissement est attendu dans les deux années à venir, le revenu quotidien étant de 1 000 dollars minimum, à en croire Rabih Dib. La société entend aussi diversifier son offre, à travers notamment la location de voitures blanches pour des mariages ou encore la vente de publicité adhésive qui, au tarif de 3 000 dollars par jour, « permettra de consolider le chiffre d’affaires ».
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