À peine plus de 20 % des femmes libanaises sont actives.  Bien qu’en légère augmentation depuis les années 1970, ce faible taux d’activité est l’une des caractéristiques frappantes du marché du travail libanais. Que l’on se figure le potentiel de croissance de l’économie si les femmes travaillaient autant que les hommes ou même juste un peu moins !
Est-ce que cela devrait être un objectif du gouvernement ? Certains esprits rétrogrades diront probablement que les “mentalités” libanaises ne sont pas prêtes à cela. Le rôle de la femme serait au foyer. Dans la réalité toutefois, la majorité des Libanaises bénéficient du même accès à l’éducation que leurs compatriotes masculins, ce qui témoigne d’une prédisposition culturelle à l’activité des femmes.
Le problème se situe au moment de l’entrée dans la vie active, puis, au moment de la naissance des premiers enfants.
Même les épouses qui, en accord avec leur mari, souhaitent exercer un emploi, éprouvent les plus grandes difficultés à le faire : le revenu auquel elles peuvent aspirer est trop faible par rapport aux efforts qu’elles doivent consentir en parallèle. Cela est dû à la structure globale du marché de l’emploi qui affecte d’ailleurs également les hommes, souvent obligés d’émigrer.
La situation se complique lorsque la famille s’agrandit : même si la guerre est finie depuis belle lurette, les écoles continuent de renvoyer les enfants chez eux en début d’après-midi. En cause ? Les embouteillages et… les habitudes prises par les profs – souvent des femmes – qui veulent rentrer chez eux tôt pour s’occuper de leurs enfants, ou donner des cours car leur salaire est trop faible. C’est le cercle vicieux.
La solution proposée aux femmes par la société actuelle : confier les enfants à des employées de maison ou cesser le travail, voire, se contenter d’un mi-temps, à moins de devenir prof. N’y a-t-il vraiment pas d’alternative ?