Le portail libanais d’informations en continu Naharnet.com, qui fête bientôt ses dix ans, va étendre ses activités à l’ensemble du monde arabe.
« Aujourd’hui, l’audience de Naharnet est surtout composée de Libanais à travers le monde, affirme Sami Tuéni, directeur général de la compagnie. L’objectif est d’attirer les internautes arabes en leur offrant un contenu adapté, afin de susciter l’intérêt des annonceurs régionaux. » Le potentiel de croissance du marché publicitaire régional est en effet beaucoup plus important que celui du marché libanais : « Les budgets publicitaires sur Internet représentent environ un million et demi de dollars au Liban, contre un marché régional pesant quelque 70 millions de dollars, dont 80 % émanant des pays du Golfe », explique Tuéni.
L’investissement prévu pour élargir l’offre du site, tant sur le plan géographique que thématique, est de deux à trois millions de dollars. L’augmentation de capital a été confiée à une banque privée libanaise dont l’identité n’a pas été révélée. « Plusieurs investisseurs du monde des nouvelles technologies, des médias et de la publicité sont intéressés », affirme le directeur. En plus de l’actualité politique, le site couvrira divers sujets, comme l’actualité artistique, économique et sportive par exemple. « Nous développons une nouvelle plate-forme qui agrégera du contenu produit par des journalistes citoyens, des blogueurs, des photographes, etc., dans le monde arabe. Nous les encouragerons à produire davantage de contenu en proposant un partage des revenus publicitaires. » Le site ne prévoit pas pour le moment d’embaucher des journalistes dans les pays concernés, mais n’exclut pas à terme l’ouverture de certaines antennes locales.
« Nous développons également de nouvelles technologies qui nous permettront de proposer une page d’accueil personnalisée à chaque utilisateur, en fonction de ses centres d’intérêt, des commentaires de son réseau, etc. » Le nouveau portail agrégera en temps réel le contenu du web arabe : « Nous tirerons les informations des sites de nouvelles, de YouTube, de Twitter, etc. », explique Tuéni.
Un mini-site test devait être lancé la dernière semaine de septembre, à l’heure d’aller sous presse. Et une fois que les financements seront obtenus, soit « fin octobre en théorie », selon Tuéni, six mois seront nécessaires pour mettre en œuvre la nouvelle plate-forme.
Créé en 2000 par le groupe an-Nahar et racheté ensuite par Bassam Tuéni (un cousin de la famille du fondateur du quotidien et père de Sami Tuéni), Naharnet emploie actuellement une vingtaine de personnes, dont une douzaine de journalistes.
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