Le plan gazier du ministère de l’Énergie et des Ressources hydrauliques est l’un des piliers d’une stratégie plus globale qui porte prioritairement sur l’augmentation de la production d’électricité, mais aussi l’amélioration de la transmission et la réorganisation de la distribution. L’urgence est de produire 1 000 mégawatts supplémentaires, afin de combler le déficit entre l’offre et la demande qui est actuellement de 450 MW environ.
Cet apport viendra de trois sources de production, explique Raymond Ghajar, conseiller de Gebran Bassil : à très court terme, des groupes électrogènes qui fourniront environ 280 MW. À moyen terme, c’est-à-dire d’ici à deux-trois ans, une nouvelle turbine à combustion (TAC) augmentée d’une turbine à vapeur (CCGT en anglais) fonctionnant au gaz ainsi que des générateurs au diesel (Reciprocating engines), d’une capacité respective de 450 et 250 MW. Le tout représente un investissement d’environ 800 millions de dollars, entièrement financé sur le budget de l’État.
En ce qui concerne les groupes électrogènes, une procédure de préqualification a été menée en octobre. Il s’agit de raccorder des groupes électrogènes privés au réseau national pour la production de 280 mégawatts supplémentaires.
Cette solution temporaire et rapide réduira le rationnement de deux à quatre heures par jour suivant les saisons, explique Raymond Ghajar.

Réduire le rationnement

L'État fournira le combustible et réglera le coût de l'électricité produite en fonction d'un taux de conversion, soit le prix du service fourni.
À l’origine, le ministère avait proposé au Conseil des ministres de recourir à des barges chargées de plusieurs groupes électrogènes fonctionnant au fioul lourd, d’une capacité de 18 MW chacun. Un service fourni par la société turque Karadeniz.
Le rendement de ces groupes électrogènes, c'est-à-dire la quantité d’électricité par rapport à la quantité de fioul utilisée, est supérieur à 40 %, alors que celui des usines de Jiyé et de Zouk ne dépasse pas 30 %, explique Ghajar. De plus, cette solution est déployable en trois mois.
Mais le Conseil des ministres avait refusé de trancher, préférant former une commission ministérielle pour étudier la question. Cette commission a demandé le lancement d’une procédure de préqualification, pour évaluer toutes les options possibles.
Le dossier de préqualification a été retiré par une soixantaine d’entreprises intéressées. Les candidatures qui sont closes sont actuellement soumises à la commission ministérielle, qui doit déterminer la méthode de sélection des fournisseurs.
Le deuxième chantier, à savoir la construction d’une nouvelle unité de production de 450 MW et d’une autre de 250 MW, est plus long.
Le choix du consultant chargé de préparer le cahier des charges est en cours de finalisation et des négociations sont en cours pour trouver un consultant pour les Reciprocating engines. Les deux appels d’offres devraient être prêts entre mars et mai prochains. La durée des travaux est d’environ deux ans.