L’association arcenciel a débuté deux programmes de gestion des déchets : le premier s’occupe des déchets hospitaliers ; le second, l’opération “bouchons roulants”», recycle les opercules de bouteilles plastiques. En 2003, arcenciel se penche sur les déchets à risques infectieux (ou DASRI), qui composent la majorité des déchets des établissements de soins. Le Liban produit 10 tonnes par jour de DASRI, selon une étude réalisée en 1999 par Environmental Resources Management. « La majorité des établissements de soins jetaient encore leurs DASRI avec les déchets ménagers. Certains grands hôpitaux les incinéraient in situ, sans respect des normes de sécurité ou de contrôle des émissions, assez contraignantes par ailleurs », explique Olivia Maamari, qui travaille au sein du programme Environnement d’arcenciel. Or, ces déchets peuvent être porteurs d'agents pathogènes du fait de la présence de tissus ou de fluides biologiques. Ils sont également susceptibles de provoquer des accidents graves à cause des objets piquants ou tranchants qu’on y rencontre. Au Liban, deux textes législatifs régissent leur traitement : un décret de 2002 impose aux établissements la stérilisation des DASRI qu'ils génèrent. Un autre de 2004 exige leur traitement aux frais des producteurs, selon le principe du “pollueur-payeur”. Mais leur mise en œuvre s’est révélée difficile. « En pratique, il est impossible de rentabiliser l’opération par établissement, l'unique solution réside dans une gestion plus globale », dit Olivia Maamari. L’association a donc mis en place, en collaboration avec les ministères de l’Environnement et de la Santé, une filière spécifique. Aujourd’hui, arcenciel traite chaque jour six tonnes de DASRI, dans ses cinq centres de traitement (Beyrouth, Mont-Liban, Békaa, Liban-Nord, Liban-Sud). Elle facture 0,55 dollar par kilo traité. « Nous sommes en renégociation avec les hôpitaux pour revoir le prix de notre prestation. Car avec l’augmentation de certains postes, comme le mazout, nous sommes déficitaires. »
Autre projet de l’association : les bouchons roulants. Lancée en 2009, l’opération entend d’une part aider à la protection de l’environnement en incitant le grand public à conserver les bouchons de plastique. Elle veut d’autre part sensibiliser les Libanais au handicap. Chaque tonne de bouchons collectée est vendue à une usine de recyclage, à raison de 300 dollars la tonne. Depuis son lancement, une trentaine de tonnes de bouchons ont déjà été collectées, permettant l’achat d’autant de fauteuils roulants. « Le succès a dépassé nos espérances, preuve que les Libanais sont prêts à recycler pour peu que ce geste soit associé à une cause sociale », conclut Olivia Maamari.
Déjà abonné ? Identifiez-vous
Les articles de notre site ne sont pas disponibles en navigation privée.
Pour lire cet article, veuillez ouvrir une fenêtre de navigation standard ou abonnez-vous à partir de 1 $.
Pour lire cet article, veuillez ouvrir une fenêtre de navigation standard ou abonnez-vous à partir de 1 $.