
Les déchets, à leur arrivée, sont triés entre déchets organiques (alimentaires, végétaux…), recyclables (aluminium, plastique…) et non recyclables. Ces derniers sont ensuite enfouis dans des décharges sauvages. Les produits recyclables sont revendus ; les déchets organiques, enfin, servent à la fabrication de compost. En 2009, le groupe a réalisé 1,25 million de dollars de chiffre d’affaires, dont 70 % proviennent de l’activité de recyclage et 30 % de la vente de machines, comme des broyeuses de plastique, conçues et réalisées par l’entreprise.
C’est la fabrication de compost qui, selon Ziad Abichaker, devrait permettre à l’entreprise de se développer. Aujourd’hui, Cedar en produit quelque 9 000 tonnes par an, avec une progression de près de 50 % entre 2008 et 2009. Le fertilisant est emballé sur place dans des sacs de 15 à 20 kilos, puis vendu aux agriculteurs directement, autour de 125 dollars la tonne (compost végétal), voire 225 dollars la tonne (compost animal), contre 450 dollars pour un fertilisant biologique importé, selon Ziad Abichaker. « Nous sommes en rupture de stock sur le compost animal et légèrement excédentaires pour le fertilisant végétal. »
Si l’on demande à Ziad Abichaker quelles sont les limites d’une telle expérience, il évoque le monopole de Sukleen dans la région du Grand Beyrouth (hors caza de Jbeil) et les difficultés récurrentes de paiement (retard de paiement de la caisse autonome des municipalités, difficultés de recouvrement des taxes directes) auxquelles font face les municipalités, entraînant une gestion parfois acrobatique de la trésorerie. Il ajoute aussi que certaines municipalités ne comprennent pas qu’il faille payer pour le coût de traitement, considérant qu’elles font un “don” en apportant leurs déchets.