Depuis 1964, Solicar produit des cartons et des papiers d’emballage recyclés. 40 000 à 42 000 tonnes de papiers et de cartons industriels sortent chaque année de son usine de Wadi Chahrour. L’entreprise, détenue à 65 % par Gemayel Frères, se fournit grâce à des collectes effectuées dans les bureaux ou les entreprises industrielles, le ramassage de papiers et de cartons usagés, réalisé par des associations. « Il faut compter 50 à 60 dollars la tonne de papiers à recycler au Liban, pour certaines qualités le prix peut dépasser 300 dollars la tonne. » L’entreprise importe également, faute de trouver au Liban les quantités suffisantes à sa production. « Le taux de récupération est assez important au Liban, mais il pourrait être supérieur grâce à un meilleur tri à la source », précise FadyGemayel, PDG de Solicar. Recyclés, papiers et cartons sont destinés à la fabrication de produits industriels semi-finis comme des cartons gris, utilisés pour les reliures de livre, ou des papiers d’emballage. Ils peuvent également servir à la fabrication de produits transformés, des plateaux ou des “cornières”, soit des protections pour les palettes de bois. Il faut compter entre 400 et 1 000 dollars la tonne, selon les produits.
« Contrairement à d’autres matières premières, les prix du papier ne suivent pas les cours d’un indice international. Il n’existe pas de cours comme pour les métaux. » En 2008, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 19 millions de dollars.
Environ 40 % de la production est destinée au marché international, principalement les pays de la zone MENA. Les 60 % restantes sont vendues sur le marché local, et notamment à Gemayel Frères, la société mère.
« En volume, 25 % sont vendues à Gemayel Frères. » L’entreprise transforme ensuite la production achetée à Solicar en caisses, en présentoirs de promotion, ou bien la commercialise et l’exporte sous sa forme brute vers l’Afrique ou l’Europe. Solicar, qui compte 150 employés directs, a comme actionnaire principal Gemayel Frères depuis 2003. L’entreprise regroupe la Marius Saradar Holding ainsi que les familles Maalouf, Gemayel et Hinedi. Pour Gemayel Frères, cette prise de participation est une façon de revenir à ses premières amours. En 1929, le groupe avait ouvert la première usine de recyclage de papiers et de cartons au Liban. Cette activité avait ensuite été interrompue en 1978, après la destruction de l’usine de Dora, suite aux bombardements. Aux yeux de Fady Gemayel, le recyclage permet de « consolider l’image du groupe : il fait partie de la vocation de notre entreprise. L’éco-emballage est aujourd’hui à la mode ». Mais il s’agit surtout de processus d’intégration, autant verticale (maîtriser l’ensemble des stades de production) que horizontale (économie d’échelle en regroupant certaines activités.) « La demande de papier et carton recyclé est réelle, au Liban et au Moyen-Orient, et très peu d’entreprises intégrées, des vieux papiers à l’emballage final, sont présentes sur le marché. »
Entre 2005 et 2007, Solicar a investi plus de 5 millions de dollars dans l’achat d’équipements techniques, afin de réduire notamment sa consommation d’énergie. L’industrie du recyclage est en effet très énergivore : cela représente une dépense de l’ordre de 350 000 à 425 000 dollars par mois, soit 30 à 35 % de ses coûts de production qu’il s’agisse du traitement et de la réutilisation des eaux usées liés aux différents processus de recyclage (2 400 m3/jour) ou de la consommation électrique. « Ces investissements ont aidé à augmenter la quantité produite », explique Fady Gemayel. Ils ont également permis d’améliorer les performances techniques.
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