«Le magazine PUSH est le premier projet de YAWE (Young Arab Women Entrepreneurs), l’organisation que j’ai créée en 2009 qui vient en aide aux femmes d’affaires du Moyen-Orient », explique l’éditrice et rédactrice en chef Samia el-Solh. Conçu à la base pour être la newsletter de YAWE, le concept de PUSH s’est développé, pour devenir un mensuel à part entière, réalisé au Liban. « Des milliers de femmes d’affaires appartiennent à des associations dans la région, sans rien qui les relie : notre but est de créer une communauté qui les rassemble », explique el-Solh. Le premier numéro, qui sort en novembre, sera vendu à sept dollars dans toute la région (Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Koweït, Qatar, Bahreïn, Égypte, Jordanie, Syrie et Liban). « Nous l’enverrons également à une liste de mille femmes d'affaires qui tiennent des postes à responsabilité. » Le mensuel sera en anglais, avec si possible des cahiers en arabe. « La majorité des femmes d'affaires de la région sont anglophones ; elles devront en tout cas toutes travailler dans cette langue à un moment ou un autre », développe l’éditrice.
Le magazine comprendra huit sections, dont une dédiée aux femmes qui combinent emploi et maternité : elles sont 70 % dans ce cas au Moyen-Orient, affirme el-Solh, citant des statistiques de la Société financière internationale (groupe Banque mondiale).
L'investissement initial, de 200 000 dollars environ, est entièrement fourni par el-Solh. « J'ai commencé à épargner à 22 ans, explique-t-elle, et je mets tout dans PUSH. Je suis également en négociation avec un investisseur privé. » Une équipe de 15 à 18 personnes travaille à l’élaboration du magazine.
Avec une circulation initiale de 25 000 copies, dont 3 000 distribuées gratuitement, et un intérêt de gros annonceurs régionaux – ceux qui s’intéressent aux cadres et ceux qui visent les femmes – l’éditrice espère commencer à rentrer dans ses frais d'ici à un an et demi.
YAWE est née de la volonté de Samia el-Solh de partager son expérience d’entrepreneuse avec d’autres femmes de la région. Libanaise d'origine, ayant grandi en Arabie saoudite et étudié aux États-Unis, elle a monté sa première entreprise en 2008 (dans la distribution), trois ans après son retour à Beyrouth. « Je me suis rendu compte que j'avais eu accès à beaucoup d'informations qu'il était important de partager avec d'autres femmes pour qu'elles bénéficient de mon expérience, et ne refassent pas les mêmes erreurs que moi », explique-t-elle.
Pensé à la base pour offrir des formations aux jeunes femmes arabes désireuses de se lancer dans le monde des affaires, l'organisation a depuis évolué pour agir comme un “think tank”» complet : « La plus grande difficulté lors du lancement d'un projet est de recruter les personnes nécessaires au démarrage, explique el-Solh. Nous offrons tous les experts nécessaires pour le business-plan, le plan marketing, etc. »