Jusqu’à présent, seule l’Arab Finance Corporation (AFC) proposait une option de courtage en ligne à ses clients pour agir sur les marchés de gré à gré au Liban. Désormais, il faut aussi compter sur une nouvelle salle de marché virtuelle : Amana Capital du groupe Manara Capital, la société d’investissements de la famille Farra. Lancée officiellement le jeudi 4 novembre, Amana Capital a été dotée d'un capital de 3 milliards de livres libanaises (2 millions de dollars).
Le site (www.amanacapital.com) est pour l’heure en anglais, mais une version arabe est attendue d'ici la fin novembre.
Amana Capital, qui est reconnue comme une institution financière par la Banque du Liban (licence numéro 60), propose aux particuliers ou aux institutions d’investir sur les marchés monétaires (Forex et contrats futurs de monnaies), des matières premières (or, argent, pétrole et gaz naturel) ainsi que sur les indices boursiers (Dow Jones, S&B, Nasdaq).
« Nous visons le grand public. Il n’y a pas de plafond minimum d’investissements. Quant au frais, ils sont parmi les moins chers du marché », fait valoir Karim Farra, président d’Amana Capital.
Pour se différencier, le site offre des services comme le paiement sécurisé par carte bancaire, la prise en compte d’ordres émis par téléphone, le suivi de son compte, des sessions de formation et l'appui éventuel d'un conseiller. « Nous mettons à la disposition de nos clients de l’information. En aucun cas, nous ne réalisons de recommandations spécifiques », précise Wael Abdul Rahman, directeur de la stratégie financière, qui auparavant a travaillé à la banque Audi et chez Booz Allen. Quinze salariés ont été recrutés pour assurer ces prestations et la gestion informatique.
Les frais de courtage du site sont calculés en fonction des écarts (« spreads ») entre les cotations. En pratique, cela revient à 20 dollars pour un investissement de 1000 dollars. « Notre objectif est de vous fournir des coûts de transaction très compétitifs avec des spreads réduits sur toutes les paires de monnaies ».
Actif sur le Web depuis juillet, Amana Capital compte pour l’heure moins de 3000 clients. Mais son équipe dirigeante espère se déployer vite sur le Moyen Orient. « Le trading quotidien sur le marché Forex atteint 4000 milliards de dollars dans le monde. Il reste sous dimensionné dans la région MENA en raison de l’absence de lois de régulation. Au Liban, les règles qu’impose la Banque centrale sont un gage de sécurité, qui devrait permettre à Beyrouth de devenir la place de référence du courtage en ligne ».
A ceux qui s’interrogent sur la sécurité du site en cas d’incident ou de guerre, Karim Farra précise que « Amana possède une ligne haut débit indépendante. Quant aux serveurs, ils sont hébergés aux Etats-Unis. En fait, nous pourrions travailler de n’importe où dans le monde. »