Le ministère libanais des Télécoms a été avisé le 10 décembre de la mise en service du nouveau câble sous-marin de fibre optique IMEWE, a appris lundi le Commerce du Levant.
Le câble IMEWE (India Middle East Western Europe) dessert huit pays : l'Inde, le Pakistan, les Emirats Arabes Unis, l'Arabie Saoudite, l'Egypte, le Liban, l'Italie et la France.
Initialement prévue en 2009, sa mise en service avait été reportée à plusieurs reprises en raison d’obstacles techniques, notamment dans sa partie égyptienne.
« Nous devons désormais entamer des négociations avec une dizaine d’opérateurs qui couvrent, directement ou à travers des partenaires, l’ensemble du réseau mondial », a déclaré le ministre des Télécommunications Charbel Nahas au Commerce du Levant.
« En parallèle nous réfléchissons à une nouvelle politique commerciale pour cette capacité additionnelle qui devra se traduire par une amélioration de la qualité et/ou des tarifs pour les consommateurs. L’une des pistes consiste à réduire le facteur de foisonnement, c’est-à-dire le nombre de clients auxquels est vendue une certaine capacité de bande passante. »
Même si l’arrivée d’IMEWE ne produira pas pleinement son effet au Liban avant l’accomplissement du réseau national de fibre optique dont le chantier a déjà été entamé, « la vitesse de connexion peut doubler voire tripler à brève échéance dans les principales villes du pays, dont Beyrouth », affirme le ministre.
Le câble IMEWE a été développé sur plus de 13 000 km par un consortium réunissant France Télécom-Orange Bharti, Etisalat, Pakistan Telecom, Saudi Telecom, Telecom Egypt, Telecom Italia Sparkle et Tata Communications et le ministère des Télécoms représenté par Ogero pour le Liban.
IMEWE bénéficie de la technologie la plus performante utilisée actuellement dans le domaine des câbles sous-marins : le multiplexage de longueur d'ondes (WDM) qui permet d'augmenter la capacité en fonction des besoins sans nouvelle intervention sous-marine. La capacité potentielle s'élève à 3,84 Tbps. De plus, le système a été conçu pour permettre une évolution vers la nouvelle technologie 40 Gbps qui supportera les réseaux ultra-haut débit de demain.
La construction du câble IMEWE a représenté un investissement total d'environ 480 millions de dollars, la part du Liban étant de 45 millions.
Outre ce nouvel accès à l’international, le Liban est relié au monde par le câble Cadmos, propriété jointe du ministère des Télécoms/Ogero et de Cyprus Telecom, et par un deuxième câble, appelé Berytar, qui va de Beyrouth jusqu’à Tartous en Syrie, et de là jusqu’à Alexandrie en Égypte.
Le Liban s’est par ailleurs entendu avec la Syrie pour qu’elle soutienne sa candidature au câble terrestre JADI (Jeddah-Amman-Damas-Istanbul) pour qu’il inclue Beyrouth dans son tracé.