L'agence de notation Standard and Poor's a abaissé ce mardi la perspective du Liban de "positive" à "stable" en raison de la crise politique qui le secoue. L’agence maintient cependant  la note B/B de la dette souveraine du pays.

La crise au Liban est liée au Tribunal spécial pour le Liban (TSL) en charge de l'enquête sur l'assassinat en 2005 de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, dans lequel le Hezbollah s'attend à être mis en cause. Le 12 janvier dernier, le gouvernement libanais était dissous à la suite de la démission de 11 ministres emmenés par le Hezbollah. 
"Notre révision de la perspective de positive à stable reflète notre point de vue selon lequel il sera difficile de surmonter l'impasse politique causée par le retrait du Hezbollah et de ses alliés (...) du gouvernement d'union", indique dans un communiqué l'analyste de crédit au sein de l'agence, Kai Stukenbrock. "L'administration actuelle, qui est un gouvernement chargé de la gestion des affaires courantes, peinera à gouverner", a-t-il ajouté. La chute du gouvernement "a considérablement affaibli les perspectives d'un ajustement structurel et d'une croissance économique durable à moyen terme", a précisé l'agence.

Selon les prévisions de l'agence, le ratio de la dette par rapport au PIB atteindra 120% en 2011. Bien que ce ratio soit passé de 180% en 2006 à 148% fin 2009, et continue de baisser graduellement, il "reste l'un des ratios les plus élevés au monde", rappelle S&P's.

Lundi, le gouverneur de la Banque centrale du Liban Riad Salamé a averti dans une interview à l'AFP que la crise gouvernementale menaçait la croissance de son économie pour 2011 et aurait un impact négatif sur le ratio dette/PIB.
S&P avait d’ailleurs prévu début janvier, avant la chute du gouvernement, que la croissance de l’économie libanaise chuterait à 5,8 % en moyenne entre 2011 et 2013, après une croissance de plus de 8 % en 2010.

Malgré son solide secteur bancaire -les actifs des banques représentent le triple du PIB-, le Liban ploie sous une dette de 50 milliards de dollars cumulée depuis la fin de la guerre civile (1975-1990). En parallèle, S&P a abaissé la perspective de trois banques libanaises de "positive" à "stable": il s'agit de la Bank Audi, de la Blom Bank et de la BankMed.

Source AFP.