En novembre 2010, Le Commerce du Levant apprenait que Jamil Mroué, propriétaire du quotidien libanais anglophone The Daily Star, avait vendu sa part (60 %), que le groupe Hariri avait acquis au moins 50 % du capital et qu’il négociait avec d’autres investisseurs intéressés pour augmenter sa participation.
Trois mois plus tard, Nadim Ladki, nouveau rédacteur en chef du journal et ancien de Reuters, reste discret sur l’identité des nouveaux actionnaires. Tout au plus mentionne-t-il leur nationalité : des groupes qataris et libanais, et confirme que Malek Mroué, frère de Jamal, préside le conseil d’administration. Des sources proches du Daily Star avancent que le groupe Hariri est maintenant propriétaire du journal, mais probablement de manière indirecte.
Nadim Ladki affirme que le capital du Daily Star (30 millions de livres libanaises, 20 000 dollars) n’a pas été augmenté, et reste silencieux quant à son nouveau budget de fonctionnement. Ce dernier était de trois millions de dollars en 2010 selon un ancien directeur. En revanche, Ladki n’a pas de problème à annoncer des chiffres relativement réalistes concernant la distribution de son quotidien : 3 000 exemplaires ; son objectif est de l’augmenter de 10 à 20 % par an.
La première intervention du nouveau rédacteur en chef a été de changer la maquette du journal, pour la rendre plus claire ; la deuxième a été d’augmenter le nombre de pages, de 12 à 16 (en décembre). « Nous passerons probablement à 20 pages d’ici à la fin de l’année », affirme Nadim Ladki. Le prix, lui, ne bouge pas : 2 000 livres libanaises.
« L’étape suivante sera de relancer le site Internet, en février très probablement, avec une partie dédiée aux informations en continu », poursuit Ladki. L’objectif est que le site devienne la référence pour les expatriés et résidents à l’étranger à la recherche d’informations sur le Liban. « Notre plus grand avantage est notre nom. »
Le rédacteur en chef peut compter sur une équipe de 45 employés, dont une trentaine de journalistes, qui selon ses dires n’a pas changé malgré le changement d’actionnaires. S’il prévoit une seule newsroom pour les deux éditions (web et papier) afin de créer des synergies, il compte à terme recruter du personnel pour pouvoir augmenter le nombre de pages, renforcer l’édition web, etc.
« Nous ne voulons pas seulement être le quotidien des diplomates et des étrangers, nous voulons également créer du contenu pour les jeunes Libanais », affirme-t-il. « Nous nous concentrons pour le moment sur le Liban, où notre marché se trouve ; nous nous agrandirons dans la région ensuite. »
Interrogé sur la ligne éditoriale du journal, Ladki se revendique neutre. « Mon passé à Reuters m’a appris à toujours donner les deux versions de la même histoire. »
Créé en 1952 par Kamal Mroué, père de Jamil et Malek, et fondateur du quotidien arabe al-Hayat, The Daily Star a connu son heure de gloire dans les années 60, période pendant laquelle il était considéré comme le quotidien en langue anglaise de référence au Moyen-Orient. Le site Internet, lancé dans les années 90, a longtemps été leader dans la région. Mais ces dernières années, The Daily Star souffrait d’un grave déficit de revenus publicitaires, qui avait même conduit à sa fermeture pendant deux semaines en janvier 2009 à la suite d’un conflit qui l’opposait à la banque Standard Chartered. Fin 2009, Jamil Mroué avait entamé des négociations pour augmenter le capital de 40 % afin de redresser le journal.
Déjà abonné ? Identifiez-vous
Les articles de notre site ne sont pas disponibles en navigation privée.
Pour lire cet article, veuillez ouvrir une fenêtre de navigation standard ou abonnez-vous à partir de 1 $.
Pour lire cet article, veuillez ouvrir une fenêtre de navigation standard ou abonnez-vous à partir de 1 $.