La nouvelle agence de communications Clémentine vient de célébrer sa première année de fonctionnement. À son actif, déjà, des campagnes qui ont défrayé la chronique (“Mon bijou. Mon droit” pour le joaillier Moukarzel), ainsi que des polémiques politiques liées à la filiation entre les actionnaires et le général Michel Aoun.
Georges Najm, cofondateur de l’agence, revendique une certaine différence par rapport à ses concurrents. « Le cœur de métier de Clémentine, c’est le concept ; lorsque nous avons fait notre étude de faisabilité, nous avons donc décidé d’attaquer sur le créneau de la créativité et de vendre cher nos concepts, à plus de 5 000 dollars. » C’est pour cela que l’agence, à l’inverse de ses concurrentes, signe toutes ses campagnes.
Clémentine est née officiellement le 9 septembre 2009, concrétisant une aventure commencée quelques mois auparavant. « Avec Sami Saab, de Publicis, Claudine Aoun (l’une des trois filles de Michel Aoun) et une dizaine de volontaires, nous avons géré début 2009 la communication du Courant patriotique libre pour les élections municipales, explique Georges Najm. Nous étions face à des groupes dotés de très gros budgets. D’où l’idée de réaliser nous-mêmes le travail d’une agence pour réduire les coûts. Nous avons négocié dur avec les fournisseurs et avons obtenu d’excellents résultats. » À la suite de cette expérience, les trois amis décident de s’associer pour créer une agence en bonne et due forme ; les deux autres filles de Michel Aoun les rejoignent et Clémentine est fondée avec un capital de 30 millions de livres libanaises (20 000 dollars).
L’agence emploie aujourd’hui une quinzaine de personnes à temps plein. Riche d’un portefeuille d’une soixantaine de clients (dont PC Dell, Johnson, Home City et Solet Tapis), elle signe avec la plupart d’entre eux des contrats annuels de conseil lui assurant des revenus mensuels réguliers. « Nous refusons de participer à des pitchs, car les critères de sélection au Liban ne sont pas clairs ; nous préférons travailler main dans la main avec nos clients », explique Najm qui ne souhaite pas révéler son chiffre d’affaires. À terme, l’objectif de Clémentine est « d’ouvrir notre propre unité d’achat média, de développer le département relations publiques et de créer notre boîte de production, explique Georges Najm. Nous avons déjà réalisé une soixantaine de films en douze mois, ce qui nous confère une certaine expertise ».  Clémentine a fait l’actualité en novembre dernier, lorsque les députés du Courant du futur Okab Sakr et Jamal Jarrah l’ont accusée d’avoir obtenu un contrat publicitaire juteux avec le ministère de l’Énergie, dirigé par Gebran Bassil, époux de l’une des actionnaires de l’agence, pour les campagnes “Lebanon On/Lebanon Off” et “Comme ça, c’est beaucoup moins cher”. Najm réplique que Clémentine a facturé au ministère la campagne à prix coûtant, à savoir les frais d’affichage, d’impression et de production audiovisuelle réduits au maximum. « Les campagnes du ministère ont coûté chacune entre 300 000 et 350 000 dollars », affirme-t-il.