Au moment où l’indice mondial des prix des produits alimentaires est à son plus haut historique, une étude souligne la vulnérabilité du Liban face à cette situation.
Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et de l'agriculture (FAO), les prix des denrées alimentaires ont battu un record historique en février, avec une hausse de l’indice de référence de 2,2% par rapport au mois précédent. Au cours des six derniers mois, l’augmentation a été de près de 70%.
Ces tensions inflationnistes devraient lourdement peser sur l’économie libanaise, si l’on en croit une étude du groupe japonais Nomura. L’étude, publiée en septembre 2010, avait prévu une flambée des prix internationaux et classé 80 pays en fonction d’un indice de vulnérabilité alimentaire, basé sur le PIB par habitant, la part des produits alimentaires dans la consommation des ménages et les exportations nettes de produits alimentaires par rapport au PIB.
Avec un PIB par habitant de 6978 dollars, 34% de produits alimentaires dans le panier des ménages, et un déficit alimentaire équivalent à 3,9% du PIB, le Liban a été classé 5ème sur 80 pays, juste devant l’Egypte et derrière le Nigéria, l’Algérie, le Maroc et le Bengladesh, le pays le plus vulnérable au monde. La Nouvelle Zélande, grand pays agricole, est le moins vulnérable.
Les pays vulnérables sont ceux dans lesquels les pressions inflationnistes mondiales ont le plus d’impact sur l’indice local des prix, sur la croissance, sur le déficit budgétaire, sur les taux d’intérêt et les risques souverains.
Entre 2007 et 2008, lorsque la situation était comparable à celle d’aujourd’hui, le taux d’inflation dans les 25 pays les plus vulnérables, parmi lesquels le Liban, a augmenté de 6,7 points de pourcentage en moyenne, contre une hausse de seulement 1,6 point dans les 25 pays les moins vulnérables.
De même la croissance des pays exposés a baissé de 3 points contre une baisse de 2 points dans les pays les moins vulnérables, tandis que les déficits publics se sont aggravés de 1,6 point en moyenne, contre 1,3 point dans les 25 pays les moins vulnérables.
La hausse des cours mondiaux affecte les finances publiques dans la mesure où les gouvernements sont parfois obligés d’augmenter les dépenses pour éviter la grogne sociale. C’est le cas au Liban où l’essence et le blé sont désormais subventionnés.