Le groupe Indevco a annoncé qu'il envisage de poursuivre en justice Greenpeace pour diffamation après que des militants de l'association écologiste ont bloqué jeudi 24 mars un conduit qu'il accuse les filiales Sanita et Unipak d'avoir utilisé pour décharger des déchets chimiques non traités dans la mer.
Unipack et Sanita se partagent des locaux à Halat. Les déchets, des résidus de carburant, seraient issus de la centrale électrique privée de l'usine, affirme Greenpeace.
Le PDG du groupe Indevco, Neemat Frem, a condamné les accusations de Greenpeace affirmant que l'usine a toujours respecté les normes de production écologiques et que Sanita, dont les principales usines sont à Zouk, ne rejette en tout cas pas d'eaux usagées à Halat. Il prévoit une conférence de presse jeudi sur la question.
Greenpeace se refuse pour sa part à distinguer Sanita et Unipak. D'après l'association, le 12 mars, de grandes quantités de carburants de la centrale électrique privée ont été émis en mer et les traces seraient toujours perceptibles sur la plage rocheuse de Halat. Cet incident n’est pas le premier du genre, ajoute l’organisation. En mars 2010, un rejet similaire avait inondé de carburant la route côtière, selon Greenpeace.
Greenpeace a également justifié ses actions par des études réalisées par l’Université Saint Esprit de Kaslik en 2008 sur des échantillons prélevés dans la région montrant que l’eau était hautement polluée.
Selon Neemat Frem, qui est également président de l'Association des industriels, les échantillons prélevés étaient fortement biaisés, les conclusions tirées n’étant pas valables selon lui. Sanita et Unipak ne sont pas à blâmer pour la pollution de la côte libanaise qui est le résultat d’années de mauvaise infrastructure et de faible gouvernance, a-t-il ajouté.
Greenpeace admet que Sanita n’est ni le seul ni le plus grand pollueur libanais, « ce n’est qu’un exemple de la négligence des Libanais et du gouvernement quant aux questions écologiques. Sanita prétend être concerné par l’environnement, on veut l’aider à réaliser ses objectifs écologiques ».
Pour Frem cependant, les actions de l'association reflètent de mauvaises intentions qu'il compte mettre au jour, "à moins que Greenpeace ait été induit en erreur par des tiers", dit-il.
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