La mondialisation a rendu les pays en développement plus vulnérables face aux crises, notamment celle de 2008 qui a affecté l'ensemble de la région, souligne une étude sur « les conséquences de la crise économique et financière sur les pays arabes et les pays en développement » réalisée par l’Institut arabe pour la planification, basée au Koweït.

La crise de 2008 a ainsi resulté en une baisse des exportations des pays en développement à hauteur de 715 milliards de dollars entre 2008 et 2009 tandis que le ralentissement de la croissance leur a couté quelque 1630 milliards de dollars.
 
Les flux nets d’investissement ont affiché une baisse notable, passant de 900 milliards de dollars en 2007 à un déficit de -174 milliards de dollars en 2008.
 
Parallèlement, l’endettement des pays en développement a augmenté de 22% en 2009 tandis que les pays à faible revenu ont affiché un taux d’endettement encore plus élevé à 30%.
 
Pour ce qui est des pays arabes en particulier, les Etats du Golfe ont été les moins affectés , malgré une baisse de leur capitalisation boursière de 52% à 564 milliards de dollars en 2008.
 
Leur croissance économique moyenne a également reculé passant de 6,6% entre 2000 et 2007 à 1,08% en 2008 et 1,7% en 2009.
 
Les pays arabes à revenu moyen
 
L'impact a été plus important sur les pays arabes à revenu moyen tels que le Liban, la Tunisie et le Maroc à cause de la fragilité de leur situation financière. En effet, bien qu’ils soient qualifiés de « pays à revenu moyen », la croissance de leurs exportations n’est pas suffisamment importante pour leur assurer un niveau de croissance élevé sans risquer de tomber dans la trappe de l’endettement et du chômage, souligne l'étude.

 

Leur niveau d’endettement a ainsi augmenté tandis que la valeur de leurs marchés financiers a reculé de 25% à 203 milliards de dollars en 2008. La détérioration de la valeur des marchés financiers a toutefois varié selon les pays, la Tunisie ne connaissant qu’une baisse de 3% tandis que le Liban a affiché une baisse de 25%, l’Egypte de 55% et le Maroc de 17%.
 
La baisse de la demande à l’étranger a par ailleurs résulté en un ralentissement de la croissance des exportations à 3,5% contre 6,4% en 2008 qui a à son tour affecté la croissance économique reculant de 6,58% en 2008 à 4,68% en 2009.
 
Le taux de chômage reste d’autre part élevé à 10% en 2008, le taux de chômage chez les jeunes étant significativement important, un indicateur de la faible capacité de ces pays à avoir une croissance soutenue et rapide.
 
Les pays arabes à faible revenu
 
La situation économique des pays à revenu faible tels que le Yémen, le Soudan et la Mauritanie est encore plus grave d’autant que leur capacité à faire face aux chocs exogènes est faible. Ces pays ont assisté à une baisse de leurs exportations de biens et services de 13 milliards de dollars à 8,73 milliards de dollars entre 2008 et 2009.