Le taux d’inflation moyen a été de 4,5 à 5 % en 2010, contre 2,8 à 3 % l’année précédente selon les estimations du FMI et de Bank Audi. Une augmentation qui s’explique en grande partie par l’inflation importée, surtout au dernier trimestre, avec le regain des prix des matières premières et l’affaiblissement du dollar.
Si l’on se base sur l’évolution de l’indice des prix à la consommation en fin de période, le taux d’inflation a été de 4,6 % en décembre, selon l’Administration centrale de la statistique et de 6,2 % selon le Consultation and Research Institute. L’Association des consommateurs, elle, parle d’une hausse des prix de 7 % au quatrième trimestre et de plus de 10 % sur l’ensemble de l’année. 
Le poste des produits alimentaires, qui pèse près de 20 % dans le panier de consommation, a été le principal moteur de la hausse. Mondialement, l’indice des prix alimentaires de décembre 2010, élaboré par la FAO, a augmenté de 24,6 % sur un an et de 4,3 % sur un mois. Or le Liban importe plus de 80 % de ses besoins à ce niveau.
Les cours du pétrole sont également repartis à la hausse en 2010. Dans son rapport mensuel sur l’inflation, FFA Private Bank indique que le prix moyen du pétrole américain sur les marchés internationaux en décembre a augmenté de 8,6 % en rythme mensuel et de 15,1 % sur un an.
À cela s’ajoute la faiblesse du dollar, auquel est indexé la livre libanaise. L’indice du dollar, qui mesure la valeur du billet vert par rapport à un panier de devises, a baissé de 1,5 % annuellement et de 2,7 % sur le seul mois de décembre.
Cette combinaison de facteurs devrait continuer à peser sur l’inflation en 2011.
Pour en limiter l’impact social, le gouvernement a commencé en février à subventionner le blé destiné au pain arabe. Il a également réduit les droits d’accise sur l’essence de 50 %. Mais la baisse de 5 500 livres par bidon est progressivement grignotée par la progression constante des cours mondiaux.
En février, le prix des combustibles au Liban était en hausse de 14 % sur un an, tandis que l’indice global des prix à la consommation affichait une croissance de 5,8 % en rythme annuel.
Dans ce contexte, le FMI a revu ses prévisions à la hausse pour le Liban pour 2011. Il table désormais sur un taux d’inflation de 6,5 % cette année. En réalité, ces niveaux pourraient être supérieurs encore si ce n’était la politique de stérilisation poursuivie depuis des années par la Banque centrale pour compenser les effets inflationnistes de sa politique de création monétaire.