Malgré la résilience du Liban face aux tensions politiques précédentes, la crise qui a éclaté avec la chute du gouvernement le 12 janvier commence à affecter les perspectives de croissance du pays, estime JP Morgan. L’indicateur synthétique de la BDL indique que la croissance réelle annualisée est de moins de 1% au premier trimestre 2011, après une forte performance entre 2009 et 2010.

Les finances publiques se sont également détériorées, le solde primaire affichant le plus large déficit depuis 2000. Les dépenses ont augmenté de plus de 14% en mars tandis que les recettes ont significativement reculé au premier trimestre notamment parce que le ministère des Télécommunications a décidé de ne plus transférer mensuellement ses excédents au Trésor.

La détérioration du solde primaire se traduira probablement par une hausse de la dette publique cette année, après une relative stabilité du niveau de la dette depuis 2006, indique JP Morgan.
 
Le taux de dollarisation des dépôts a par ailleurs enregistré une hausse, à 65,8% fin mars, en raison de la crise politique mais aussi parce que les taux d’intérêts sur les dépôts en livres n’ont pas augmenté avec l’aggravation de la situation dans le pays.
 
La détérioration des facteurs économiques fondamentaux, combinés à l’instabilité politique en Syrie continueront de peser sur les perspectives économiques du Liban, conclut le rapport de JP Morgan.
 
Parallèlement, la Banque royale d’Ecosse a attribué le ralentissement de l’activité économique à l’instabilité politique locale, estimant que ceci se traduira par une baisse des investissements directs étrangers qui ont constitué près de 11% du PIB, soit 90% du déficit du solde primaire sur les trois dernières années. La banque estime que le déficit du solde primaire se creusera encore plus, en raison de la baisse des recettes touristiques et l’augmentation des prix du pétrole et pourrait entraîner une baisse des réserves de la Banque du Liban de 5% par rapport à janvier 2011.