Barclays Capital a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour le Liban à 3% pour 2011 contre 5,3% prévus en début d’année.

Selon le rapport, même si la formation du nouveau cabinet a été accélérée par la crise politique syrienne, ceci pourrait avoir des conséquences positives malgré les risques politiques potentiels. La paralysie politique qui a duré cinq mois a toutefois affecté le secteur privé et la confiance des consommateurs et des investisseurs.
 
L’indicateur synthétique de la Banque du Liban a reculé au premier trimestre tandis que les ventes immobilières ont baissé de 21% sur un an au cours des quatre premiers mois. Le tourisme n’a pas été épargné par le vide politique, tous ces facteurs devant peser significativement sur les perspectives de croissance.
 
Le ralentissement au niveau du secteur touristique et la baisse des flux intrants de capitaux a résulté en un déficit de la balance des paiements de 0,6 milliard de dollars sur les quatre premiers mois de l’année, un niveau record depuis 2005.
 
Le nouveau gouvernement devrait pourtant agir de manière plus consistante que le précédant notamment au niveau économique, estime la banque.
 
Le rapport prévoit également une détérioration de la balance des services et un déficit courant de 11,9% du PIB en 2011, contre 10,1% en 2010. Cette tendance négative pourrait toutefois être renversée si le nombre d’expatriés et de touristes arabes augmentait d’une manière significative au second trimestre.
 
Les bouleversements politiques en Syrie pourraient par ailleurs affecter l’exportation de biens et de services au Liban, les investisseurs étant peu disposés à investir dans le pays notamment dans le secteur immobilier.
 
En outre, Barclays prévoit une détérioration des finances publiques, le déficit budgétaire devant s’élever à 9,6% du PIB contre 7,4% en 2010 si le ministère des Télécommunications transfère l’excédent de 1 milliard de dollars au ministère des Finances.
 
Les dépenses publiques ne devraient pas augmenter selon le rapport, même si un nouveau budget est voté et malgré les pressions pour une augmentation des salaires des fonctionnaires et des subventions de dérivés pétroliers.
 
La dette publique devrait par ailleurs s’établir à 138% du PIB, contre 137% en 2010. Les dépôts des banques devraient enfin augmenter de 10% sur un an tandis que les actifs des banques commerciales devraient afficher une hausse de 10 à 13,5 milliards de dollars en 2011.