Plusieurs indicateurs témoignent du retard économique de Tripoli par rapport à la capitale. Le nord du Liban dans son ensemble représente 20 % de la population et seulement 13 % du PIB national quand Beyrouth fournit à elle seule 16 % du PIB avec 10 % de la population et le Mont-Liban 45 % du PIB pour environ 40 % de la population. La pauvreté est également plus importante à Tripoli. Le PIB y est de 3 883 dollars par habitant contre 9 860 dollars par habitant à Beyrouth. Près de la moitié de la population tripolitaine vit en dessous du seuil de pauvreté avec un revenu inférieur à 4 dollars par jour. Cela affecte notamment le niveau scolaire moyen des habitants de Tripoli. Dans les banlieues les plus pauvres, près de 50 % des enfants quittent en effet l’école avant le niveau intermédiaire, afin de travailler et de contribuer au revenu familial. Le tissu économique de Tripoli est très différent de celui de Beyrouth. Les grandes entreprises sont quasiment inexistantes et le secteur privé est constitué à 99 % de microentreprises. Il s’agit le plus souvent de commerces de détail ou de garages, non inscrits au registre du commerce. De fait, le secteur public est le plus gros pourvoyeur d’emplois, à travers l’armée et les Forces de sécurité intérieure. L’investissement est faible, et Tripoli ne reçoit que 3 % des prêts bancaires accordés au Liban, contre 82 % pour Beyrouth. Dans le domaine des infrastructures, hormis le réseau routier de la ville, tous les domaines sont jugés moins performants à Tripoli qu’à Beyrouth. En matière de collecte des eaux usées, de distribution de l’électricité, de santé ou de logement, Tripoli est à la traîne par rapport à la capitale.