La banque d’investissement Barclays Capital a tablé sur une croissance économique au Liban de l’ordre de 3,6% en 2012 comparé à une prévision de 1,8% pour 2011.

Barclays Capital a ainsi indiqué que l’escalade des sanctions internationales à l’encontre de la Syrie pourrait encore accroître les risques de ralentissement de l’activité économique du pays.

La banque d’investissement a précisé que les relations commerciales et les investissements, formels ou pas, entre les deux pays voisins se sont largement intensifiés ces dix dernières années, le Liban ayant particulièrement investi dans plusieurs secteurs de l’économie syrienne et bénéficiant ainsi d’importantes sources de revenus de son pays voisin.

Toujours selon la même source, le Liban doit aujourd’hui faire face à une surveillance accrue de ses échanges commerciaux et financiers pour respecter les sanctions régionales et internationales émises contre la Syrie.

En parallèle, Barclays Capital a indiqué que les décisions récentes du gouvernement en matière de dépenses pourraient compromettre une certaine discipline fiscale et que le projet du budget 2012 tel qu’il a été présenté pourrait menacer les acquis économiques en aggravant le risque souverain.

La plupart des dépenses du gouvernement cette année ont concerné des dépenses courantes qui ne sont pas soumises à des taux d’intérêt, a indiqué la banque d’investissement. Ce type de dépenses a augmenté de plus de 9% en glissement annuel et est susceptible de croître davantage étant donné l’augmentation des salaires prévue.

Par ailleurs, l’approbation du gouvernement concernant plusieurs dépenses supplémentaires, à savoir l’investissement de 1,2 milliard de dollars dans le secteur de l’électricité, ne s’inscrit pas dans le cadre de dépenses à moyen terme, d’une part.

D’autre part, la capacité du gouvernement à contenir le coût de la dette pourrait devenir plus difficile du fait du contexte politique, ce qui pourrait se répercuter sur les bilans des banques et conduire ainsi à de nouveaux dérapages budgétaires en 2012.

Selon Barclays Capital, il est ainsi urgent pour le gouvernement d’adopter une politique budgétaire précise ; une des lacunes de ces six dernières années, selon le rapport. Toujours selon la banque d’investissement, il est nécessaire de mettre en place une politique fiscale « cohérente et transparente ». Barclays Capital a ainsi revu ses prévisions pour le déficit budgétaire de 8,5% du PIB à 9% en 2012, et s’attend à un excédent primaire reculant de 2,5% du PIB en 2011 à 1,2% du PIB en 2012.