L’agence de notation américaine Moody’s a indiqué que le niveau important des réserves de la Banque du Liban (BDL) était rassurant mais que la faiblesse de la politique de finances publiques demeurait préoccupante.
La notation souveraine du Liban selon Moody’s est ainsi la suivante : B1 pour les émissions en devises et en livres à long terme, B1 pour les porteurs de billets en devises, (P) B1 pour le programme d’émission de billets à moyen terme et (P) NP pour les devises à court terme.
Selon l’agence de notation, la faiblesse des investissements du gouvernement en devises locales et étrangères reflète les défis économiques et politiques du pays. Ces derniers comprennent d’importants déficits ainsi que le deuxième ratio dette/PIB le plus élevé en comparaison au reste des pays notés. Bien que la croissance économique ait été conséquente ces dernières années, dynamisée par les performances des secteurs du tourisme et de l’immobilier, les défis structurels continuent de limiter le potentiel économique du pays sur le long terme. D’autre part, la croissance économique demeure dépendante de la situation politique interne et régionale selon Moody’s.
Les notations du Liban ont été dynamisées par divers facteurs. Le premier étant le niveau élevé des réserves en devises et en or de la Banque centrale qui renforce ainsi la confiance dans le taux de change et dans le secteur bancaire en dépit de la faiblesse des finances publiques, toujours selon Moody’s. Ensuite, la disponibilité des banques commerciales et leur capacité d’octroyer des emprunts permettent aux principaux créanciers du gouvernement de racheter la dette publique étant donné l’importance des ressources en dépôts.
Enfin, les dépôts bancaires comprenant ceux de la diaspora constituent le troisième facteur ayant permis de dynamiser les notations du Liban. Selon Moody’s, ces derniers se sont montrés remarquablement résistants aux chocs politiques.
En effet, le gouvernement a toujours eu une volonté affirmée de rembourser sa dette et ne s’est jamais retrouvé en situation de défaut de paiement malgré les différentes crises politiques et économiques, souligne le rapport de l’agence de notation. Le pays compte également à son palmarès un record du soutien des bailleurs de fonds. Rappelons que les bailleurs de fonds avaient promis 7,5 milliards de dollars en subventions et prêts bonifiés lors de la conférence d’aide au Liban Paris III en janvier 2007 dont 1,6 milliard de dollars ont effectivement été perçus pour le soutien direct au budget. La balance des paiements est structurellement faible mais renforcée par les transferts d’émigrés de la diaspora libanaise, indique Moody’s.
La perspective de la notation souveraine du Liban reste stable dans un contexte de niveau élevé des réserves de la BDL. Pourtant, l’agence de notation américaine se méfie encore de la politique fragile du pays et de la faiblesse de ses finances publiques.