Business Monitor International (BMI) a maintenu ses prévisions de croissance pour le Liban à 3,2% en 2012 contre 1,6% en 2011, un taux bien en deçà de la croissance annuelle moyenne de 8,3% enregistrée entre 2007 et 2010.
BMI a en outre indiqué que les chances que l’économie libanaise soit affectée par la crise syrienne augmentaient dans un contexte politique interne paralysé. Toujours selon le rapport, l’économie libanaise devrait pâtir de cette instabilité dans les trimestres à venir,
les indicateurs de consommation, de commerce et d’investissement affichant tous déjà des signes de ralentissement.
BMI a cependant souligné que le pays était encore bien loin d’entrer en récession malgré l’impact de la crise syrienne. Il a ajouté qu’une grande partie des prévisions de croissance pour le Liban cette année dépendrait de la manière dont le secteur du tourisme continuerait d’être affecté par les événements régionaux et la crise économique mondiale.
Selon le rapport, ce secteur pourrait être à même de soutenir la croissance sur le court terme.
Par ailleurs, BMI a considéré que les perspectives à moyen terme pour l’économie libanaise seraient relativement favorables en 2012 et a prévu une croissance moyenne annuelle de 5,3% entre 2013 et 2016, ce qui porterait le PIB par habitant à environ 15.125 dollars.
Toujours selon les mêmes sources, la politique demeurera un élément déterminant pour la croissance tandis qu’elle constitue un risque de dégradation des perspectives.
BMI a en outre indiqué que la croissance libanaise demeurera en dessous de son potentiel sur la période 2013-2016, étant donné la faiblesse de mise en place de réformes structurelles par le gouvernement.
Par ailleurs, selon le rapport, le fait que le Liban n’ait pas eu de loi des finances depuis 2005 a contribué à contenir le déficit budgétaire qui a dépassé les 13,5% du PIB en 2006 et qui a progressivement diminué depuis. BMI considère ainsi que l’instabilité et la paralysie politique se sont finalement révélées bénéfiques à cet égard, l’absence d’accord sur les différents budgets n’ayant pas permis aux gouvernements de valider de nouveaux plans de dépenses.
Selon le rapport, les chiffres du ministère des Finances ont montré que le déficit budgétaire s’était contracté tandis que l’excédent primaire a augmenté sur les neuf premiers mois de l’année de 2011.
BMI a cependant souligné que ces chiffres prenaient en compte un paiement ponctuel du ministère des Télécommunications, paiement qui n’a en réalité pas encore été effectué. Le rapport a ainsi précisé qu’une fois ce règlement soustrait, les revenus déclineraient de manière significative.